De la quatrième théorie Politique

De la quatrième théorie Politique

Approche et introduction à la quatrième théorie politique:

Partons d'une citation du texte d'Alain de Benoist "La quatrième dimension"
"A retenir du libéralisme : l’idée de liberté, associée à celle de responsabilité, le refus des déterminismes par trop rigides, la notion d’autonomie, la critique de l’étatisme, une certaine tendance girondine et décentralisatrice. 
A rejeter : l’individualisme possessif, la conception anthropologique d’un producteur-consommateur recherchant son meilleur intérêt du fait de ce qu’Adam Smith appelait son « penchant à trafiquer », c’est-à-dire de sa propension à l’échange, l’idéologie du progrès, l’esprit bourgeois, le primat des valeurs utilitaires et marchandes, le paradigme du marché, le capitalisme enfin. 
A retenir du socialisme : sa critique de la logique du capital, qu’il a été le premier à analyser dans toutes ses dimensions économiques et extra-économiques, le sens du commun et l’exigence de le renouveler, l’idée que la société se définit comme un tout (le holisme, fondateur de la sociologie), la volonté d’émancipation, la notion de solidarité, l’idée de justice sociale. 
A rejeter : l’historicisme, l’étatisme, la tendance à l’égalitarisme et à l’hypermoralisme doloriste. 
A retenir du fascisme : l’affirmation de la spécificité et de l’identité des peuples et des cultures nationales, le goût des valeurs héroïques, le lien entre l’éthique et l’esthétique. 
A rejeter : la métaphysique de la subjectivité, le nationalisme, le darwinisme social, le racisme, l’ordre moral, l’anti-féminisme primaire, le culte du chef, et encore l’étatisme.
La 4e théorie politique, celle dont le XXIe siècle a de toute évidence besoin, sera-t-elle une doctrine radicalement nouvelle ou fera-t-elle la synthèse de ce qu’il y avait de meilleur dans celles qui l’ont précédée ?" Alain de Benoist 
 
Ne prenons que les aspects positifs à reprendre, réinventer ou dépasser selon Alain de Benoist pour approcher "La quatrième théorie politique":
"l’idée de liberté, associée à celle de responsabilité, le refus des déterminismes par trop rigides, la notion d’autonomie, la critique de l’étatisme, une certaine tendance girondine et décentralisatrice, la critique de la logique du capital, le sens du commun et l’exigence de le renouveler, l’idée que la société se définit comme un tout (le holisme, fondateur de la sociologie), la volonté d’émancipation, la notion de solidarité, l’idée de justice sociale, l’affirmation de la spécificité et de l’identité des peuples et des cultures nationales, le goût des valeurs héroïques, le lien entre l’éthique et l’esthétique."
 
-"l’idée de liberté, associée à celle de responsabilité": ce qui a tout à voir, avec la notion d'autonomie, avec une nouvelle façon de concevoir le "travail" et donc au delà avec la volonté d'émancipation. Le travail ne doit plus être un labeur temporel mais une responsabilité. Vous avez la responsabilité d'accomplir telle ou telle tâche (de vous occupez de telle surface de terrain dans le cadre d'une BAD agricole par exemple) selon vos spécialités ou capacités mais vous gérez le moment où vous le faites et le temps que vous accordez à cette tâche selon les impératifs lié à celle-ci. 

-"le refus des déterminismes": 

 
"Le déterminisme est la théorie selon laquelle la succession des événements et des phénomènes est due au principe de causalité, ce lien pouvant parfois être décrit par une loi physico-mathématique qui fonde alors le caractère prédictif de ces derniers." (source:wikipédia
 
"Nous devons envisager l'état présent de l'univers comme l'effet de son état antérieur, et comme la cause de celui qui va suivre. Une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si d'ailleurs elle était assez vaste pour soumettre ces données à l'analyse, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l'univers et ceux du plus léger atome : rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux. L'esprit humain offre, dans la perfection qu'il a su donner à l'astronomie, une faible esquisse de cette intelligence. Ses découvertes en mécanique et en géométrie, jointes à celles de la pesanteur universelle, l'ont mis à portée de comprendre dans les mêmes expressions analytiques les états passés et futurs du système du monde. En appliquant la même méthode à quelques autres objets de ses connaissances, il est parvenu à ramener à des lois générales les phénomènes observés, et à prévoir ceux que les circonstances données doivent faire éclore." Pierre-Simon de la Place, Essai philosophique sur les probabilités (1814) 
 
"le déterminisme relève au premier chef de la science."
 
En ce, refuser de s'appuyer sur des hypothèses ou des réalités qui seraient purement causales et mathématiques, et qui refusent donc elles mêmes tout ce qui dépasse la science, tout ce qui de l'ordre de la "mutation" dans l'évolution d'une chose, l'intercession "divine". En somme refuser un darwinisme politique et sociale pour expliquer la société et trouver des solutions à ses problèmes.
 
-"la notion d’autonomie": pas de volonté d'émancipation sans notion d'autonomie. Sans moins de dépendance au système capitaliste de la croissance exponentielle. Il s'agit de penser la décroissance.
 
-"la critique de l’étatisme":

"L'étatisme, dérivé du terme État peut prendre plusieurs sens selon les contextes, il peut désigner à la fois :

  • Un courant ou doctrine politique selon laquelle l’État doit intervenir systématiquement, de façon plus ou moins directe, par le biais de son monopole territorial, dans les principaux domaines sociaux et d'activité économique.
  • L'exercice des pouvoirs de l'État, et l'expansion de son champ d'intervention sur la société.
  • Les moyens par lesquels l'État exerce et détient un monopole plus ou moins important sur des secteurs économiques (entreprises contrôlées directement ou indirectement par l'état), sociaux et médico-sociaux, culturels et de communication (télévision publique)." (Source: wikipédia)

Une critique de l'étatisme ne revient pas une validation intégrale du libéralisme. Je pense qu’aujourd’hui la critique de l'étatisme doit s'axer sur sa soumission à la Banque et aux marchés. Son républicanisme "royal". Son incapacité d'être un état par l'effet du mauvais fédéralisme de l'UE.

 
-"une certaine tendance girondine et décentralisatrice":

il m'est difficile de résumer:"qu'est ce qu'une politique girondine?". En ce une politique modérée - du juste milieu grec pas de la tiédeur bobo - l'idée d'étendre le message de la révolution, privilégiant l'entrisme politique à la guillotine.  

 
-"la critique de la logique du capital": c'est pas ce qui manque, de Marx à Soral, D’Orwell à Michéa, de Clouscard à Michel Drac...
 
-"le sens du commun": en ce, le bien commun ne se décrète pas. Le premier chantier pour retrouver le bien commun est de le diffèrencier de son inversion qu'est l’intérêt générale. La confusion de ces deux notions est récurrente chez l'homme moderne qui au final confond social et sociétale.
 
-"le holisme": 

"Holisme (du grec ancien holos signifiant « la totalité, l'entier ») est un néologisme forgé en 1926 par l'homme d'État sud-africain Jan Christiaan Smuts pour son ouvrage "Holism and Evolution". Selon son auteur, le holisme est : « la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l'évolution créatrice ». Le holisme se définit donc globalement par la pensée qui tend à expliquer les parties à partir du tout. De ce fait, la pensée holiste se trouve en opposition à la pensée indivisualiste qui tend à expliquer le tout à partir des parties." (Source:wikipédia)

pour repenser le bien commun.

 
-"la volonté d’émancipation": volonté d'émancipation que j'oppose régulièrement au processus de domination. Soit, les deux faces d'un projet universel, d'une organisation de la société. De son message originel d'émancipation (ou de gestion) à son inversion en processus de domination. Nous devenons, anti-église (contre sa propre histoire), donc anti-religion (contre ce qui relie les hommes et donc contre l'idée de "politique") et par extension anti-dieu (donc, pro-Satan en quelque sorte, en conscience ou pas)parce que nous ne discernons pas cette volonté d'émancipation au processus de domination.
 
-"la notion de solidarité": notion de solidarité à mettre en résonance avec le bien commun (la société du don), la critique de la logique du capital et l'idée de justice sociale.
 
-"l’idée de justice sociale": et non de justice sociétale, le règne des minorités c'est le morcellement du tout.
 
-"l’affirmation de la spécificité et de l’identité": 

"La variété, c'est de l'organisation ; l'uniformité, c'est du mécanisme. La variété, c'est la vie ; l'uniformité, c'est la mort." Benjamin Constant

en ce, travailler à un monde multipolaire et polychrome contre la "babelisation" mondialiste "sans-frontièriste" et "immigrationniste" de la gauche libérale-libertaire apatride (et la centralisation des pouvoirs) qui lutte avec acharnement contre le producteurs enracinés. Pour garantir la diversité, protéger les cultures, rétablir les vérités historiques des peuples et approcher des équilibres économiques. C'est le pré-requis à "l’Internationale" d'un Mélenchon, qui lui, ne voudrait ne pas y travailler mais le décréter. L'incanter dans l'état du monde actuelle et selon les réalités géopolitiques liées à l'hégémonie de la Banque et des marchés (le processus messianique vétérotestamentaire de domination, de soumission et de mise en esclavage totale des peuples enracinés de leurs élites). L'Internationale prolétarienne deviendrait une usine de formatage idéologique du capitalisme  faisant de chaque homme un ouvrier apatride, sans racine, sans famille, sans identité.
 
"Parfois il y a des sujets que les fondateurs du traditionalisme n'abordaient pas ou en le faisant d'une manière insuffisante ou même erronée. Par exemple, l’identification de la bourgeoisie avec la troisième fonction de la société traditionnelle (la caste des vaychyas) chez Evola et Guenon, tout comme l'équation des prolétaires avec la quatrième caste (choudra) ne sont pas correctes. La bourgeoisie ne correspond à aucune caste traditionnelle, c'est un phénomène entièrement moderne et antitraditionnel. Le prolétariat de son côté n'existe pas, il a été construit par Marx et est constitué, en vérité, des représentants de la Troisième caste, des producteurs (laboratores) venus à la ville où ils commençaient à perdre leur culture populaire en devenant des petit-bourgeois (Adam Smith a eu raison en cela, et Marx a eu tord). Le prolétariat n'existant pas, nous avons un tableau de l'histoire de la société moderne bien diffèrent. Il y a les trois castes (fonction selon Dumézil) traditionnelles - Oratores (prêtres), Bellatores (guerriers) , Laboratores (les paysans). Tous les trois sont les porteurs de la Tradition (à un niveau diffèrent). Contre tous les trois se dresse la bourgeoisie antitraditionnelle, moderniste, antipopulaire. C'est le Capital. La Tradition est essentiellement anticapitaliste. Mais elle doit être aussi en faveur du peuple et pas contre lui." Alexandre Douguine (extrait de l'entretien accordé au magazine "Rébellion", n°53) 

La catégorie du prolétariat n'existe pas dans les faits parce que la vérité est que le peuple, les peuples, s'identifient et se définissent sur au moins quatre espaces: 1, le Local - 2, le Régional - 3, le National - 4, l'International. 

L'enracinement au Local est la condition de l'existence du Régional. L'existence du Régional est la condition de la cohérence du National. Et une cohérence Nationale, de toutes les nations, est la condition qui permettrait un équilibre de l'espace de l'International, une certaine réalité d'une solidarité prolétarienne condition à la naissance d'un prolétariat bien comprit et qui dépasse le cadre de la "Lutte des classes" marxiste pourrait alors se manifester. 

Ces différentes identités, espaces de l'Homme, sont soumises à la tentative d'uniformisation comme fonction mortifère de l'esprit mondialiste qui est en germe dans tout processus de domination depuis la nuit des temps et qui s'exprime aujourd'hui par un système de croissance exponentielle:"Turbocapitalisme". 

Elles n'ont donc jamais pu s'accomplir intégralement et se comprendre. 
Les passages d'une échelle à l'autre étant forcés et par défaut. 

Il nous faut reprendre notre travail identitaire loin d'une opposition entre les races, en réaction contre une autre civilisation, l'opposition ne peut nourrir une perspective de réalisation, cette position de n'exister qu'au travers que du fait d'être "contre" ne peut être que d'une auto-destruction. 

C'est dans notre auto-détermination, notre capacité à s'organiser "Nous" pour "Nous", d'abord localement, dans une démarche évidente d'autonomie, par la logique de la proximité et de l'économie par cercles concentriques. 

La véritable opposition est intérieure et se réalise par un repositionnement de son identité, une reconstruction individuelle mais qui donne son modèle en exemple et agit sur la masse sans avoir besoin de la forcer. 

Nous ne pouvons nous proclamer d'une résistance sans posséder une identité, un rapport d'enracinement avec l'espace direct qui nous entoure et ce chantier est déjà localement un défi colossale pour la plupart d'entre nous tant nos espaces sont désormais virtualisés. 

 
-"le goût des valeurs héroïques": en ce, redécouvrir, que malgré la théorie du genre et de la société de l'indifférenciation. Que, peu importe notre sexe et notre sexualité. Nous sommes, des Hommes. Nous sommes universels. Je prends ici cet axe pour parler d'héroïsme car un sujet d'actualité est le mariage gay. Rien de moins "sexy" et héroïque pour écrire de nouvelles légendes et refonder des mythes. Les sujets qu'animent la société sociétale européenne aujourd'hui sont eux même mortifères. Le goût des valeurs héroïques se retrouve quand nous affirmons nos priorités. Quand nous refuserons  les polémiques sociétales stériles comme priorités politiques. La priorité politique est sociale, économique, écologique et ethnique. Rien d'autre ! N'en déplaise aux minorités pleurnicheuses qui ont fait un business de leurs communautarismes sur lequel s'appuie la logique du capital (Divide et Impera).  
 
 
-"le lien entre l’éthique et l’esthétique": faites du beau ! Mais en accord avec vos valeurs (on ne sacrifie pas tout et le Nous pour l'art. L'art ce n'est pas piller et déconstruire: c'est créer !). L'esthétisme dans une démarche métapolitique est primordiale, comme dans la Tradition.

"Le système capitaliste c'est cette société individualiste où se sont constitués des rapports sociaux tellement objectifs qu'ils ont pris une indépendance complète à l'égard des individus. C'est cette domination abstraite qui amène à la domination de classe et non le contraire. Dénoncer les banques et les oligarchies financières, prendre l'argent aux riches pour le donner aux pauvres, ne changeront en rien les structures du système de domination capitaliste et ne mettront donc pas fin à l'aliénation. Comprendre l'aliénation ce n'est pas en sortir car personne n'est en dehors de ce système et ne peut s'en faire le critique en prenant une position extérieur. Mais la comprendre c'est déjà faire un effort pour en prendre conscience, comprendre que cette domination à une histoire et chercher les voies permettant de la dépasser. Car il ne s'agit pas de revenir à "un bon vieux temps" d'avant l'aliénation, il s'agit de s'approprier ou de se réapproprier ce qui s'est constitué sous une forme aliénée." (extrait de "Qu'est-ce l'aliénation capitalistes?", magazine "Rébellion", n°54)

 
Laurent James (son site: Parousia) avec son approche de l'ésotérisme révolutionnaire et Vincent Chapin (son site: L'encyclopédie du souterrain) et son approche à la fois esthétique, poétique et métaphysique de la politique et de la critique de la logique du capital, sont des références contemporaines francophones incontournables dans cette démarche.
 
"Pour moi, le traditionalisme est la source de l'inspiration, le point de départ. Mais il faut le développer plus avant, le vivre, le penser et repenser." Alexandre Douguine  

Qu'est-ce que le traditionalisme, école traditionaliste ou pérennialisme ?

"Le pérennialisme global ou l'union ésotérique des dissidences (Laurent James/Kemi Seba) 

"...les banques ont prêté aux États, à un taux d’intérêt variable, des sommes qu'elles ont-elles mêmes empruntées pour presque rien. Mais pourquoi les États ne peuvent-ils pas se procurer eux-mêmes les sommes en questions auprès de la Banque centrale ? Tout simplement parce que cela leur est interdit ! ...Seule l'intervention résolue des classes populaires de des classes moyennes dans la bataille, peut donner à l' "indignation" que suscitent les pratiques de la Forme-Capital la base sociale qui leur fait encore défaut - que l'action à mener se situe en-deçà et au-delà de limites de la légalité"bourgeoise."Alain de Benoist (extrait de "Au bort du gouffre", magazine "Rébellion", n°53) 

La réponse sera métapolitique!