Il faut lire Alexandre Douguine

Il faut lire Alexandre Douguine

Quand les notions de droite et de gauche ne veulent plus rien dire en politique, aussi bien en Occident que partout ailleurs dans le monde ; quand les libéraux et les libertaires sont d’accord sur l’essentiel ; quand les trois grandes théories politiques du XXème siècle – le capitalisme, le communisme et le fascisme - ont prouvé, de fait, leur incapacité à gouverner pacifiquement les peuples, que reste-t-il à faire ?

Pour Alexandre Douguine, enseignant de sociologie et de géopolitique à la célèbre université Lomonossov de Moscou et intellectuel parmi les plus écoutés de Russie, il n’y a plus qu’une solution, radicale : inventer une autre approche, une Quatrième théorie politique.

Penser et théoriser celle-ci : telle est l’objet de ce livre.

La pensée de ce brillant intellectuel moscovite, située au-delà de nos clivages idéologiques occidentaux et des réflexes conditionnés par nos médias, a de quoi surprendre les conformistes, car il nous propose, pour affronter l’avenir de manière résolument conquérante, de nous ressourcer aux spiritualités traditionnelles. Selon lui, c’est au postmodernisme occidental qu’il faut s’attaquer prioritairement. Déclarer la guerre à ce mélange morbide de société du spectacle et de consommation qu’est cet Empire thalassocratique et son projet de domination mondiale terminale.

Dans La Quatrième théorie politique, Douguine nous démontre que la construction d’un monde multipolaire, fondé sur des valeurs de vie authentiques, ne sera possible qu’en tournant résolument le dos à cet occident atlantiste et à ses fausses valeurs.

Et comment cela sera-t-il possible ? Uniquement en préservant sans condition la souveraineté géopolitique des puissances du continent eurasiatique, Russie, Chine, Iran, Inde, garantes de la liberté des autres peuples vivant sur la planète.

Véritable manuel de guérilla culturelle, La Quatrième théorie politique est un livre dont la complémentarité avec mon Comprendre l’Empire (justement traduit en russe par les amis d’Alexandre Douguine) est évidente.

Douguine à Moscou, moi (et d’autres) à Paris… Sans que nous nous connaissions avant janvier 2011, et sans que nous nous soyons concerté, nos idées, certes sous des formulations différentes, se rejoignent sur tous les points importants : de la nécessaire union de la droite des valeurs et de la gauche du travail, à l’impérative résistance à l’Empire, en passant pas la référence à la Tradition et à bien d’autres notions…

Ce qui démontre, une fois de plus, que la seule internationale qui vaille est celle de l’esprit, mue par des hommes de bien !

Alain Soral