Le retour du Macro-État eurasien
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Lorsque il est devenu évident que la Communauté des États Indépendants (CEI) ne pouvait pas remplir sa tâche d'intégration, l'Union Eurasienne a été créée. Mais elle a été fondée uniquement sur des projets économiques. Et puisque l'intégration entre les pays ne peut pas être réalisée uniquement sur des bases économiques, cette idée-là aussi s'est enlisée. Ce n'est que dans la création de l'État de l'Union Russie-Biélorussie que certains succès ont été obtenus.
Nous avons maintenant atteint un moment où une restructuration globale du monde entier a commencé. Dans ces conditions, seules les grandes puissances capables d'intégration sauront préserver leur souveraineté. Les petits États sont déjà contraints de choisir sur quelle grande puissance ils devront s'aligner. S'ils échouent à faire un tel choix, ils risquent la sombre perspective d'être déchirés sous la pression de grandes puissances, qui deviennent désormais les principaux et uniques acteurs de la politique mondiale.
C'est cela le monde multipolaire, bien que nous l'aurions peut-être imaginé de manière assez différente. Oui, il est plutôt strict, avec des règles très rigides, et si vous ne possédez pas de souveraineté fondamentale – économique, politique, militaire, stratégique, en ressources et en territoires – votre sort est sombre. Il faut choisir un bloc auquel se joindre. Et le seul chemin raisonnable pour la majorité des États post-soviétiques est de devenir partie d'un macro-État eurasien.
C'est là un objet de discussion de plus en plus fréquent, à divers niveaux. Bien sûr, de nombreux petits États s'accrochent encore à des illusions ambitieuses de construire quelque chose de souverain et d'équidistant à la fois de la Russie et de l'Occident. Mais ces illusions s'estompent progressivement, surtout sur fond des avancées russes, qui sont constantes, vers la victoire finale en Ukraine.
La création d'un macro-État, qui doit émerger dans l'espace autrefois occupé par l'Union Soviétique et/ou l'Empire Russe, est un processus historiquement inévitable. C'est le seul moyen de préserver la souveraineté de tous les participants dans ce nouveau cycle de construction étatique. Cela permettra de résoudre non seulement le sort de nos « nouveaux » territoires, non seulement en Ukraine, en Ossétie du Sud et en Abkhazie, mais aussi le sort de la Géorgie, de la Moldavie, de l'Arménie, et même de l'Azerbaïdjan. Tous ces peuples trouveront leur place au sein du macro-État — un espace dans lequel ils ne perdront pas, mais renforceront leur souveraineté.
Bien sûr, il est encore difficile de dire quelle sera la séquence exacte des événements dans la création de ce macro-État. Mais je crois que, dans le contexte d'une intégration toujours plus profonde entre la Russie, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, nous devons inviter la Géorgie à participer aussi à ce processus — surtout puisque celle-ci a récemment montré une indépendance croissante vis-à-vis des politiques globalistes. Et cela est à coup sûr encourageant.
En même temps, il existe actuellement plusieurs paradigmes concurrents pour établir ce macro-étatisme eurasien. Les institutions d'intégration existantes aujourd'hui sont clairement insuffisantes et, par moments, non seulement n'aident pas le processus mais l'entravent activement. Par conséquent, cela pourrait s'avérer être un exercice assez complexe de créativité géopolitique. Mais au sein du monde émergent des grandes puissances — qui, avec l'avènement de Trump, est déjà devenu irréversible — il n'y a pas d'alternative à ce processus. À mon avis, c'est la logique la plus naturelle pour le développement des événements dans l'espace post-soviétique.
La restauration d'un macro-État dans notre espace post-soviétique et post-impérial est inévitable. Mais il est important que cela se fasse pacifiquement, ouvertement et par la bonne volonté de tous. Et plus vite nous y parviendrons, mieux ce sera pour nous tous.