LE MARAIS ET LE FEU

« Le Marais » c’est le nouveau nom de la secte globaliste, des adeptes de la société ouverte, des pervers LGBT, de l'armée de Soros, des post-humanistes et ainsi de suite. Il est absolument impératif de dessécher le Marais non seulement pour les États-Unis: c’est un défi global pour nous tous. A nos jours, chaque peuple est prisonnier de son propre Marais. Nous, tous ensemble, devons commencer la lutte contre le Marais russe, le Marais français, le Marais allemand etc. Nous avons besoin de purger nos sociétés de l'influence du Marais. Au lieu de nous battre entre nous, desséchons-le ensemble. Assécheurs de Marais du monde entier, unissez-vous !

UNE NOUVELLE LUTTE DES CLASSES EN OCCIDENT

Pendant des années, la vie politique en Occident fut assez simple et se résumait principalement à un affrontement entre la droite et la gauche. Sociologiquement, la bourgeoisie et les personnes pourvues de fortune ou de revenus élevés étaient majoritairement de droite. Les personnes moins riches et notamment les ouvriers votaient à gauche.

Certes, la droite et la gauche n’étaient pas homogènes. En France, on avait essentiellement deux droites et deux gauches. A droite, il y avait la bourgeoisie libérale et atlantiste, d’une part, et les classes moyennes patriotes mais aussi attachées aux libertés, les gaullistes. A gauche, il y avait les socialistes et les radicaux, mélangeant des éléments de libéralisme et de socialisme étatique. Il y avait aussi l’extrême gauche dont la force majeure était le parti communiste français.

LA VICTOIRE DE DONALD TRUMP

Aujourd’hui nous sommes tous solidaires avec le peuple américain. Après ce choix, nous devons abandonner l'anti-américanisme brutal qui était tout à fait raisonnable quand les États-Unis étaient gouvernés par les globalistes, mais il n’est plus actuel. Si l'Amérique, comme Trump a promis, se concentre sur ses problèmes internes, et laisse l'humanité en paix, il n'y a pas plus de raison de la haïr. Après tout, le problème n’est pas dans les États-Unis mais dans le fait que ses élites imposaient agressivement à l'humanité des valeurs perverses, destructrices et difformes, plaçaient sous leur autorité des états, semaient la terreur et le chaos sous le couvert de la « démocratie », versaient des océans de sang et faisaient irruption dans les États souverains. Trump n’a aucun rapport à ces élites. Il n’en fait pas partie. Par conséquent, les valeurs qu'ils soutiendra seront autres – conservatrices, américaines et chrétiennes. Sa politique envers le reste du monde sera différente.

Les libéraux européens ont perdu leur superviseur. Aux coups de fil plaintifs pour demander où organiser une nouvelle marche des fiertés Hollande et Merkel recevront une seule réponse, simple et grossier, à l’américaine : « Allez vous faire enculer ! ». D’autant plus, les réseaux globalistes en Russie - d'innombrables ONG et agents étrangers - perdront leur soutien. Si vous voulez aider l'Amérique de Trump, venez aux États-Unis et travaillez ferme et honnêtement. Plus de fonds pour dénigrer et décomposer les cultures et les traditions. Contrairement à Clinton, Trump ne considère pas la communauté LGBT, le féminisme et le postmodernisme comme le dernier mot du progrès. C’est une maladie. Le maximum qu’on peut maintenant quémander aux États-Unis c’est l'aumône pour le traitement des perversions. La fondation Soros, organisation déjà interdite en Russie, apparemment, dans un proche avenir sera jugée extrémiste également sur le territoire des États-Unis. Et tout cela, c’est Donald Trump. Et tant d’autres choses.

9 NOVEMBRE 1989 : CHUTE DU MUR DE BERLIN. 9 NOVEMBRE 2016 : ÉLECTION DE DONALD TRUMP

9 novembre 1989 : chute du Mur de Berlin. 9 novembre 2016 : élection de Donald Trump. Dans les deux cas, la fin d’un monde. Notre dernier Prix Nobel de littérature, Bob Dylan, s’était finalement révélé bon prophète : The times they are a-changin’ ! C’est en tout cas bien à un événement historique que nous venons d’assister. Depuis des décennies, l’élection présidentielle américaine se présentait comme un duel à fleurets mouchetés entre deux candidats de l’Establishment. Cette année, pour la première fois, c’est un candidat anti-Establishment qui se présentait – et c’est lui qui l’a emporté. « Malgré ses outrances », disait un journaliste. Plutôt à cause d’elles, aurait-il fallu dire, tant l’électorat de Trump n’en pouvait plus du politiquement correct !

COUNTER-HEGEMONY IN THE THEORY OF THE MULTIPOLAR WORLD

Although the concept of hegemony in Critical Theory is based on Antonio Gramsci’s theory, it is necessary to distinguish this concept’s position on Gramscianism and neo-Gramscianism from how it is understood in the realist and neo-realist schools of IR.

The classical realists use the term “hegemony” in a relative sense and understand it as the “actual and substantial superiority of the potential power of any state over the potential of another one, often neighboring countries.” Hegemony might be understood as a regional phenomenon, as the determination of whether one or another political entity is considered a “hegemon” depends on scale. Thucydides introduced the term itself when he spoke of Athens and Sparta as the hegemons of the Peloponnesian War, and classical realism employs this term in the same way to this day. Such an understanding of hegemony can be described as “strategic” or “relative.”

In neo-realism, “hegemony” is understood in a global (structural) context. The main difference from classical realism lies in that “hegemony” cannot be regarded as a regional phenomenon. It is always a global one. The neorealism of K. Waltz, for example, insists that the balance of two hegemons (in a bipolar world) is the optimal structure of power balance on a world scale[ii]. R. Gilpin believes that hegemony can be combined only with unipolarity, i.e., it is possible for only a single hegemon to exist, this function today being played by the USA.

In both cases, the realists comprehend hegemony as a means of potential correlation between the potentials of different state powers. 

Gramsci's understanding of hegemony is completely different and finds itself in a completely opposite theoretical field. To avoid the misuse of this term in IR, and especially in the TMW, it is necessary to pay attention to Gramsci’s political theory, the context of which is regarded as a major priority in Critical Theory and TMW. Moreover, such an analysis will allows us to more clearly see the conceptual gap between Critical Theory and TMW.

DONALD TRUMP ET LES ÉTATS-UNIS

Après l'autodestruction de l'URSS et du bloc oriental est apparu le modèle unipolaire du monde où le dragon américain a atteint l'apogée de sa puissance. Les réseaux des services de renseignements américains ont pénétré les sociétés de presque tous les pays, souvent cachés sous un masque libéral, imitatifs des tendances politiques et idéologiques locales.

Le dragon a pénétré les élites politiques, l’économie, l’éducation, les médias, et parfois les cercles de sécurité dans les pays européens et asiatiques. En Russie, les forces proaméricaines dominaient presque ouvertement durant les années 90, et c’est dans les années 2000 que Poutine a commencé à repousser peu à peu leur pouvoir. Ces réseaux ont réussi à se répandre dans les pays islamiques, où l'islam radical, serviteur du Dragon américain, est devenu leur outil de combat.

Mais à l’apogée de sa puissance, le Dragon a fini par encaisser des coups, probablement même des coups mortels. A partir des années 90 tous les pays qui n'ont pas incliné la tête devant l'hégémonie américaine et qui n'ont pas accepté l'irréversibilité du monde unipolaire ont formé peu à peu le club informel et ont entrepris la résistance au Dragon. La Chine a tenu cette ligne très prudemment en entreprenant sa modernisation et sa libéralisation, tout en garantissant sa souveraineté nationale.

Au début des années 2000 la Russie a entrepris la même voie. L'Iran a fait de même et l'Inde contemplative a aussi tenté d’éviter le dictat américain.

« Finalement, la volte-face d’Aléxis Tsípras s’explique très bien »

Les perroquets qui répètent des propos de bistrot peuvent bien dauber sur la « fainéantise » des Grecs et la « gabegie des fonctionnaires ». Ils feraient mieux de consulter les chiffres de l’OCDE. En 2014, les Grecs ont travaillé en moyenne 2.042 heures, soit plus que les Français (1.489 heures) et les Allemands (1.371 heures). En 2011, les fonctionnaires représentaient en Grèce 8 % de l’emploi, contre 11 % en Allemagne. En réalité, Joseph Stiglitz et Paul Krugman, tous deux prix Nobel d’économie, l’ont dit avec netteté, et l’ancien ministre Yánis Varoufákis n’a lui aussi cessé de le rappeler, l’économie grecque s’est effondrée, non pas en dépit, mais à cause des mesures d’austérité qu’on lui a imposées. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on se retrouvera dans quelque temps exactement dans la même situation qu’auparavant. Le FMI prévoit déjà que le taux d’endettement atteindra d’ici deux ans 200 % du PIB. D’ici là, une crise politique est plus que probable. Comme disait le regretté Philippe Muray,« le réel est reporté à une date ultérieure ».

L’action du Président Poutine et l’Eurasisme.

A un certain moment, Poutine, en tant que chef d’un grand pays et l’idéologie eurasiste en tant qu’appareil conceptuel décrivant de façon la plus précise les défis et objectifs de la situation géopolitique actuelle, dans laquelle les anciennes idéologie, de gauche et de droite, ne fonctionnent plus, fusionnent en un seul objet de haine totale aux yeux des réseaux atlantistes. Tous ceux qui soutiennent Poutine ou qui simplement critiquent l’Occident deviennent instantanément des «agents de Poutine», des «espions russes», des «eurasistes». Par ailleurs, en Russie, quand on parle de la cinquième colonne ou des agents d’influence atlantistes, on est immédiatement accusé de paranoïa et de théorie du complot. Mais jetez un coup d’œil sur les titres des principaux médias de la presse occidentale: partout c’est la chasse à «la cinquième colonne de Poutine», on publie des listes d’espions russes, et à l’aide des hackers de la CIA, déguisés pour la cause en «ukrainiens», les adresses mail des membres du «Mouvement Eurasiste» subissent une campagne frontale afin de dénoncer tous ceux qui ont de la sympathie à l’égard de la Russie.

Que vaut notre petit réseau héroïque d’opposants à l’ordre libéral du monde actuel, par comparaison aux trillions du système de la Réserve fédérale, aux établissements d’enseignement supérieur, aux technologies les pus récentes, aux médias globaux, aux dizaines de milliers d’ONG et d’agences d’influence perchées sur tous les sommets de tous les pays d’Europe et d’Asie… Il déclenche la rage et la fureur de l’ennemi. Car la Russie est avec nous. A la tête de la Russie, il y a Poutine. Et avec lui, il y a notre peuple et notre histoire. Et ils n’ont rien de pitoyable, les quelques poignées d’enthousiastes qui paradent avec les drapeaux de Novorossie et les portraits de Poutine dans les rues des villes d’Europe. Tout cela tire hors du sommeil une civilisation alternative, la Terre, le cœur de la terre. Et elle continuera à la tirer hors du sommeil jusqu’à ce qu’elle soit éveillée.

 

Pas de grande Russie sans grand ébranlement.

Souvent ce sont deux aspects concomitants. La grandeur réside en ce que la Russie a accompli un pas décisif et irréversible, un retour dans l’histoire en qualité de puissance souveraine et autonome, en tant qu’empire. Nous avons montré que la période de dégradation est finie, la préservation de notre potentiel territorial et intérieur a été affirmée ; nous sommes revenus, pour être une grande puissance mondiale. Le genre de chose qui coûte cher. Il va falloir payer beaucoup. Mais voilà, c’est un pas. Un autre, c’est la Crimée, notre réponse au Maïdan, qu’on nous a infligé. Nous n’avons pas voulu cela. Nous voulions être avec l’Ukraine, dans ses frontières d’alors, et entretenir des relations amicales. On nous a imposé la situation, lancé un défi. Nous y avons répondu par la Crimée, à la manière des grandes puissances. Pas à la manière d’une puissance régionale, mais comme une grande puissance. « Ah, tu es ainsi ? Et bien, nous aussi ! »
En même temps, il ne s’agit pas simplement de mots. « La Crimée est à nous, c’est vrai. Mais voyez les conséquences… » On doit toujours payer pour les grandes choses. Pour jouir de leur grandeur, les grandes puissances sont obligées d’investir des quantités phénoménales de ressources. C’est cela, être dans l’histoire. C’est pourquoi on peut comprendre le petit-bourgeois, complètement indifférent à la grandeur. Mais c’est précisément de cette grandeur que vit le peuple. Nombreux sont les peuples qui aujourd’hui s’estiment peut-être mieux nantis que nous, matériellement, (il n’est pas nécessaire d’insister là-dessus, mais nous ne nous trouvons tout de même pas dans un état de dénuement complet), mais qui paieraient cher pour entrer dans l’histoire. Toutefois,  ils ne disposent pour cela ni de la taille, ni de la possibilité, ni encore du potentiel historique. Nous avons tout cela.

Poutine, Valdaï et le koan du samouraï.

Les discours patriotiques de Poutine sont dangereux car bien souvent ils ne sont suivis par rien, sinon le contraire de ce qu’ils affirment.

Le discours de Valdaï de Poutine fut formulé dans une tonalité clairement eurasiste et souveraine. Il paraît que cela aurait du nous réjouir et inspirer l’espoir de la fin du temps des hésitations et des tentatives de conciliation avec l’ennemi, et de l’entrée en confrontation directe avec l’Occident et l’hégémonie américaine, contre lesquels nous combattons directement depuis longtemps déjà.

Le Referendum grec, vu de Russie.

Être ou ne pas être. La question sera tranchée le 5 juillet. Si la Grèce est, l’Union européenne n’est plus. Si l’Union européenne est, une Grèce souveraine ne peut exister. Si le peuple vote en faveur des mesures que l’Union européenne veut imposer, il ne sera plus question en Grèce ni de souveraineté, ni de politique sociale, ni de pensions, ni d’avantages, ni de droits économiques. Le pays passera sous le marteau. Si le peuple se prononce contre ces mesures, pour la Grèce, et non seulement pour la Grèce mais pour toute l’Europe, et même pour le monde entier, commencera une ère nouvelle ; les règles auront radicalement changé. Certaines portes se refermeront, d’autres s’ouvriront, en Eurasie, en Russie, à l’Est. Cela ne signifie pas que ce sera facile. Ce sera même difficile, mais la Grèce vaincra, tout comme la liberté et la dignité nationale. Dire non à la Troïka c’est dire « la Grèce est ».

Eurasisme et multipolarité

Dans son dernier discours aux représentants de la nation russe, Vladimir Poutine a rappelé que l'union économique eurasienne va être opérationnelle en janvier 2015.

Il est intéressant de revenir ici sur les fondements théoriques et géopolitiques possibles de cette union continentale qui nous est présentée comme une alternative au monopole et à l'hégémonie occidentale. Qu'en est-il en réalité ? Quelle place pour les français et les européens dans une telle alliance ? La Russie peut-elle être la figure de proue d’un nouveau non-alignement civilisationnel face au nouvel ordre mondial ? Voire dans le nouvel ordre mondial ?

Eurasie dans la guerre de réseau (Réseau eurasien à la veille de 2015)

Maintenant c’est le calme avant la tempête. La situation en Novorossia a atteint une impasse. Pression sur la Russie est de plus en plus forte. Nous sommes sous les assauts. Toute personne qui soutient activement Poutine, est inclus dans le réseau eurasien, jette le défie à la Bête américaine, maintenant sous l’attaque. La pression est de plus en plus forte. Le plus désagréable dans cette situation c’est la trahison. C'est quand l'ennemi est bien conscient à quel point tu es dangereux pour lui, et un ami ne se rend pas compte de ton utilité pour lui. Mais c’est aussi une épreuve à passer. Et on ne peut la passer que grâce à l'idée. Malgré la psychologie et de «jeux de réseau» complexes avec lesquels nos adversaires essaient de nous étrangler.

Nous avons fait et nous ferons notre réseau mondial eurasien. Nous avons travaillé et nous travaillerons contre l'hégémonie américaine. Nous avons soutenu et nous soutiendrons toutes les forces alternatives en Europe et en Asie, qui représentent la tradition (et pour nous c'est principalement l’orthodoxie), la justice, la liberté et le monde multipolaire. Contrairement à l'Occident: il n'y a pas une, mais plusieurs civilisations; il n'y a pas une (libérale), mais de nombreuses idéologies; il n'y a pas une seule culture, mais la diversité riche des cultures qui n'acceptent pas la mondialisation et se battront jusqu'à la fin.

Types et figures dans l’oeuvre d’Ernst Jünger. Le Soldat du front, le Travailleur, le Rebelle et l’Anarque

Voyons maintenant ce qui distingue la Figure et le Type. Par rapport à la Figure, plus englobante, mais aussi plus floue, le Type est plus limité. Ses contours sont relativement nets, ce qui en fait une sorte d’intermédiaire entre le phénomène et la Figure: «Il est, dit Jünger, l’image modèle du phénomène et l’image garante de la Figure». La Figure a une plus grande extension que le Type. Elle excède le Type, comme la matrice qui donne la forme excède cette forme même. En outre, si le Type qualifie une famille, la Figure tend plutôt à qualifier un règne ou une époque. Des Types différents peuvent coexister les uns à côté des autres, tandis qu’en un même temps et lieu, il n’y a place que pour une seule Figure. De ce point de vue, le rapport entre la Figure et le Type es comparable au rapport de l’Un et du multiple. (C’est pourquoi Jünger écrit: «Le monothéisme ne peut connaître, en stricte logique, qu’une seule Figure. C’est pourquoi il ravale les dieux au rang de Types»). Ce qui revient à dire que la Figure n’est pas seulement un Type plus étendu, mais qu’entre la Figure et le Type, il y a aussi une différence de nature. Aussi la Figure peut-elle susciter des Types, en leur assignant une mission et un sens.

Le Nationalisme Donbassien

Dans la mesure où des aspects primordiaux se situent le plus souvent dans l’argumentation des mouvements nationalistes (et de libération nationale), il est nécessaire d’examiner en détail toutes les phases historiques qui y sont liées afin de proposer une succession unique de couches, qui peut inclure une mythologie propre, ainsi que la mémoire historique. Une première phase concerne la période protoétatique, lorsque manquait l’expression claire des spécificités de l’Etat moderne, liées à la compréhension de la souveraineté. Nous y décelons toutefois des facteurs intéressants, tels que la présence des Alains (sarmates et scythes) dans la région du Don inférieur, et plus haut, sur la rive gauche du Dniepr et au Nord du littoral de la Mer d’Azov. Ainsi, alors que la Crimée est intégrée dans la sphère du monde hellénique, le Donbass fait partie de la sphère culturelle Alano-sarmatienne.

La deuxième phase, relative à la période des grandes migrations des peuples, témoigne du passage de nombreux peuples à travers le territoire que nous examinons, ainsi que de l’installation de certains d’entre eux dans ce dernier. Outre les slaves arrivèrent des peuples turcophones ; Petchenègues, Torques, Polovtses, Bérendiens, souvent désignés sous l’appellation de « chapeaux noirs ». Le territoire lui-même passa sous l’emprise du Kaghanat Khazar, et ensuite fut intégré dans la Horde d’Or.

Le long parcours : une interview avec Alexander Dugin

Il faut mettre ici l’accent sur le mot géopolitique. Cela indique que Poutine déplore non pas le contenu idéologique de l’idéologie soviétique mais plutôt l’effondrement de l’espace politique unifié longtemps avant le bolchevisme et représentant la Grande  Russie comme l’entité politique basée sur la similarité civilisationnelle entre l’histoire et les cultures de groupes ethniques et de peuples différents. L’Occident ne connaît que peu de choses ou rien du tout sur l’histoire réelle de la Russie. Parfois ils croient que l’Union Soviétique était une création purement communiste et que des Etats comme l’Ukraine, le Kazakhstan ou l’Azerbaïdjan étaient indépendants avant l’URSS et qu’ils furent conquis par les bolcheviks ou forcés à entrer dans l’Etat soviétique.

Le fait est qu’ils n’existèrent jamais en tant que tels et qu’ils ne représentaient que des districts administratifs sans aucune signification politique ou historique dans l’Empire russe aussi bien que dans l’URSS. Ces pays furent créés dans leurs frontières actuelles artificiellement, seulement après l’effondrement de l’URSS et en résultat de cet effondrement.

Nous et les autres

La culture de chaque peuple menant son existence dans le cadre d’un État doit inclure en tant qu’élément propre des idées et théories politiques. Ainsi, l’accusation selon laquelle l’eurasisme professerait l’indifférence politique, l’indifférence aux questions politiques, est fondée sur un malentendu. Mais l’erreur n’est pas moindre, même si on la rencontre souvent, que d’identifier l’eurasisme avec l’un ou l’autre ancien courant d’idées politiques. L’eurasisme réfute l’autorité sans appel de la culture européenne. Et comme il est admis de lier au concept de culture européenne la notion de « progressisme », beaucoup pensent que l’eurasisme est un courant réactionnaire. L’eurasisme pose l’exigence d’une culture nationale et déclare sans appel que la culture nationale russe est impensable sans l’orthodoxie. Cette association, bien entendu, évoque à nouveau chez de nombreuses personnes le souvenir de la fameuse expression « autocratie, orthodoxie, nationalisme» et elle en sort encore renforcée la conviction selon laquelle l’eurasisme serait une forme nouvelle de la vieille idéologie réactionnaire russe. Succombent à cette illusion non seulement ceux de gauche, mais aussi beaucoup à droite, qui s’empressent de déclarer que l’eurasisme est des leurs. Il s’agit d’un profond malentendu. L’expression « autocratie, orthodoxie, nationalisme1» prend une signification particulière sur les lèvres des tenants de la droite russe. A strictement parler, toute la formule pourrait être librement signifiée par le seul mot autocratie. 

La théorie de l’Etat eurasien, Essai sur Nikolaï Nikolaiévitch Alekseiev

C’est aussi dans le contexte de cette attitude de base qu’agit Alexeiev, partageant complètement les idées eurasistes radicales, qui parmi toutes les tendances de la Révolution Conservatrice étaient les plus conséquentes, les plus complètes, les plus cohérentes et les plus convaincantes. Si la Russie-Eurasie doit accomplir sa mission civilisatrice particulière et l’incarner dans la réalité, cela requiert une doctrine toute prête couvrant tous les domaines publics, idéologiques, économiques et sociaux. Nikolaï Alekseiev se lança à lui-même le défi de créer la théorie de l’Etat eurasiste (ou Etat garant, selon sa terminologie). Et dans ce sens son rôle est presque identique à la position du génial juriste allemand Carl Schmitt [5], qui fit face à un problème analogue dans un contexte national différent.

Alekseiev est le Schmitt russe – et en poussant l’analogie on peut affirmer que sans
la philosophie eurasiste de la loi de Nikolaï Alekseiev, il ne pourrait y avoir aucune représentation rigoureuse de l’eurasisme, tout comme il serait impossible de parler de la Révolution Conservatrice allemande en passant sous silence l’une de ses figures centrales – la figure de Carl Schmitt.

Le Conservatisme comme rejet de la logique de l’Histoire.

Il existe néanmoins une possibilité ontologique de dire « non ». Ici commence le conservatisme.

Premièrement qu’est-ce que le conservatisme ? C’est un « non » adressé à ce quiest autour. Et au nom de quoi ? Au nom de ce qui était avant. A proprement parler au nom de ce qui a été dépassé au cours de l’histoire sociopolitique. Le conservatisme est le fait d’occuper une position scientifique, culturelle, religieuse, morale, individuelle, sociopolitique, philosophique, ontologique qui nie le cours de l’histoire auquel nous faisons face maintenant et que nous avons identifié et décrit auparavant.

Le conservatisme lutte pour ce qui est permanent.

Dans la culture du moderne, nous sommes habitués à procéder selon une approche diachronique de l’histoire qui est devenue pour nous quelque chose allant de soi. Cette approche distingue trois catégories temporelles situées dans un ordre strict et irréversible : le passé, le présent (ce qui se passe) et l’avenir. Notons que le passé est ce qui s’est passé. Le présent est ce qui existe. L’avenir, ce qui viendra. Toutes les racines de ces concepts, passé, présent, avenir, sont liés non pas à la signification de l’être, mais à la signification du mouvement (ou au moment de son existence « dans l’instant », son « arrêt »). Voilà en quoi consiste la spécificité de l’historicisme et de la philosophie de l’histoire. Il s’agit d’un modèle de compréhension du monde à travers le mouvement, cette représentation s’est affirmée dans la culture occidentale à l’Epoque moderne en même temps que le concept de progrès. Cette conception unidirectionnelle du temps comprend déjà en elle l’idée du progrès, c’est-à-dire au sens propre, le mouvement vers l’avant.
L’introduction totale et systématique de ce paradigme diachronique contraint quelque fois les conservateurs eux-mêmes lors de la formulation de leurs positions philosophiques et politiques à faire appel au passé en tant que norme. Par là-même, le conservateur exprime d’une certaine façon son accord avec le temps linéaire, reconnaît le fait même de progrès, mais attribue à son contenu une conclusion alternative et négative. Il ressort que le conservateur qui agit de la sorte est par définition un rétrograde, c’est-à-dire celui qui va vers l’arrière. Or, il s’agit d’une définition incorrecte parce que le conservateur ne s’intéresse pas du tout à ce qui s’est passé mais à ce qui se trouve dans le passé, particulièrement au sens où les hommes du moderne comprennent le « passé ».

 

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