Partant de l’objectif principal, la lutte contre l’Occident et le mondialisme, et sur la base des thèses de Huntington, il n’est pas difficile de formuler un certain nombre de recommandations qui prennent le contre-pied direct de ce que Huntington lui-même conseille aux dirigeants de l’Occident. Point par point.
16.01.2022 - Dans un article extrait du site Geopolitica, Alexandre Douguine évoque la « Reconquista Eurasienne ». Nous vous proposons de le lire ci-dessous.
12.01.2022 - Les troubles au Kazakhstan ont mis en exergue le problème de l'espace post-soviétique à l'attention de tous. Il est clair qu'il doit être traité de manière globale. L'escalade des relations avec l'Occident au sujet de l'Ukraine et de la prétendue "invasion russe", ainsi que les "lignes rouges" définies par Poutine, font partie de ce contexte géopolitique.
Les Mystères de l’Eurasie est un des tout premiers livres d’Alexandre Douguine puisqu’il fut d’abord publié en samizdat, dans une version abrégée, avant la disparition de l’URSS, puis dans sa totalité, en 1991, après la chute du régime soviétique. Ce qui frappe dans cet ouvrage est d’abord son côté spiritualiste et même mystique, tout à fait à l’opposé du « matérialisme historique » soviétique officiel du temps où il a été conçu. Douguine cherche des signes, et cherche à découvrir le mystère de l’histoire du monde, et surtout de l’histoire de la Russie. La deuxième chose frappante dans le livre est le patriotisme de l’auteur, un patriotisme mystique typiquement russe, très différent du nationalisme étroit qu’on connaît en Occident.
Les Mystères de l’Eurasie est un des tout premiers livres d’Alexandre Douguine puisqu’il fut d’abord publié en samizdat, dans une version abrégée, avant la disparition de l’URSS, puis dans sa totalité, en 1991, après la chute du régime soviétique. Ce qui frappe dans cet ouvrage est d’abord son côté spiritualiste et même mystique, tout à fait à l’opposé du « matérialisme historique » soviétique officiel du temps où il a été conçu. Douguine cherche des signes, et cherche à découvrir le mystère de l’histoire du monde, et surtout de l’histoire de la Russie. La deuxième chose frappante dans le livre est le patriotisme de l’auteur, un patriotisme mystique typiquement russe, très différent du nationalisme étroit qu’on connaît en Occident. Contrairement à d’autres dissidents, Douguine ne prit pas l’Occident pour modèle, et surtout pas le capitalisme et le libéralisme. Il comprit très tôt que la Russie devait échapper au « double abîme », celui du système soviétique (matérialiste et collectiviste) et celui du système occidental (mercantiliste et individualiste). Cette recherche d’une troisième voie finira par déboucher sur l’eurasisme qu’il développera dans ses écrits ultérieurs.
La théorie géopolitique de Dougine, novatrice selon son auteur, puise pourtant ses sources dans l’histoire intellectuelle européenne et russe du 19ème et du 20ème siècle. Il convient de souligner que la géopolitique russe ne s’est pas fondée sur les sciences politiques, géographiques ou stratégiques mais sur l’histoire et principalement la philosophie 5 d’où la prédominance dans l’ouvrage d’Alexandre Dougine et bien d’autres, de concepts tels que les « facteurs de civilisations » (présents chez Danilevski et plus tard chez Spengler dans « Le Déclin de l’Occident » ).
Dans la mesure où des aspects primordiaux se situent le plus souvent dans l’argumentation des mouvements nationalistes (et de libération nationale), il est nécessaire d’examiner en détail toutes les phases historiques qui y sont liées afin de proposer une succession unique de couches, qui peut inclure une mythologie propre, ainsi que la mémoire historique. Une première phase concerne la période protoétatique, lorsque manquait l’expression claire des spécificités de l’Etat moderne, liées à la compréhension de la souveraineté. Nous y décelons toutefois des facteurs intéressants, tels que la présence des Alains (sarmates et scythes) dans la région du Don inférieur, et plus haut, sur la rive gauche du Dniepr et au Nord du littoral de la Mer d’Azov. Ainsi, alors que la Crimée est intégrée dans la sphère du monde hellénique, le Donbass fait partie de la sphère culturelle Alano-sarmatienne.
La deuxième phase, relative à la période des grandes migrations des peuples, témoigne du passage de nombreux peuples à travers le territoire que nous examinons, ainsi que de l’installation de certains d’entre eux dans ce dernier. Outre les slaves arrivèrent des peuples turcophones ; Petchenègues, Torques, Polovtses, Bérendiens, souvent désignés sous l’appellation de « chapeaux noirs ». Le territoire lui-même passa sous l’emprise du Kaghanat Khazar, et ensuite fut intégré dans la Horde d’Or.
Nous devons encore entièrement saisir ce que Strelkov signifie vraiment pour nous. Mais la rage qu’il inspire à tous les esprits démoniaques, l'envie que les caractères superficiels éprouvent envers lui, la haine qu'il provoque en Occident et au sein la junte au pouvoir à Kiev, tout cela prouve qu'il n'est pas un accident. Encore une fois, ce n’est pas comme une personne, ce n’est pas au niveau individuel, qu’il faut le juger mais comme celui qui incarne le type russe. Un russe véritable comprend tout concernant Strelkov. Il est nous-même. Il incarne le peuple, le peuple qui s’éveille.
Je demande à ceux qui me font confiance de prendre soin de son image. Il est pour nous un héritage culturel d’une énorme valeur. C’est pourquoi on a voulu l’assassiner, se débarrasser de lui, minimiser sa signification, le ridiculiser et l’abaisser. Si nous permettons que cela advienne alors nous sommes des êtres sans valeur.
Les termes « eurasisme orthodoxe » sont de plus en plus fréquemment utilisés par la junte putschiste au pouvoir à Kiev pour qualifier la vision du monde de la République de Novorossia. Même s’il est clair que cet élément de langage a été conçu à Washington, il est cependant, à mes yeux, tout à fait exact.
Presque tous les eurasistes historiques étaient des patriotes russes orthodoxes. Contrairement aux slavophiles et à Leontiev cependant, ils étaient sceptiques quant à la possibilité d’unir tous les Slaves du fait qu’ils estimaient que les différences culturelles, religieuses et historiques entre eux étaient plus importantes que leur proximité ethno-linguistique. Dans le même temps, ils soulignaient que la civilisation russe avait intégré dans une unité de destin un certain nombre de peuples non-slaves (Turcs, Caucasiens, peuples de Sibérie) en contact géographique avec nous.
1. la construction rapide d'une Ukraine prospère et son entrée dans l'Union européenne et l'OTAN est exclue.
2. la mise en place d'un régime politique stable en Ukraine est exclue. 3. la préservation de l'intégrité territoriale de l'Ukraine est exclue. 4. trouver un compromis entre les autorités actuelles à Kiev et à Moscou est exclu. 5. la subordination de toute l'Ukraine à Kiev est exclue. 6. commencer une guerre mondiale impliquant les États-Unis et les pays de l'OTAN est exclu. 7. l'entrée des troupes russes vers l'Europe est exclue. 8. le retour en arrière de la Russie en Crimée est exclu.
Certains experts estiment que les Américains peuvent se mêler de la situation…
Ils se sont déjà mêlés, ce sont eux qui ont organisé Maïdan. Ils avaient besoin de brouiller la Russie avec l'Allemagne et les autres pays de l'Union européenne.
Mais pourquoi ?
Premièrement, ils doivent ranimer l'image de l'ennemi pour justifier leur politique étrangère agressive. Deuxièmement, il leur faut prendre le contrôle de l'Ukraine – faible économiquement mais géopolitiquement importante – pour y déployer leurs bases militaires. L'Amérique est toujours en guerre contre nous : quand nous sommes gentils avec elle, ses méthodes sont douces, mais quand nous résistons, les méthodes durcissent. Aujourd'hui, la Russie répond à toutes les attaques des Américains, c'est pourquoi ils ont décidé de s'occuper sérieusement de nous.
Le concept d'hégémonie dans la théorie critique se fonde sur les théories d'Antonio Gramsci. Il est nécessaire de faire la distinction entre le concept d'hégémonie dans le gramscisme et le neogramscisme et comment on comprend l'hégémonie de la tendance réaliste et néoréaliste en RI.
Les réalistes classiques utilisent le terme «hégémonie» dans un sens relatif et comprennent par la «supériorité réelle et substantielle de la puissance potentielle d'un pouvoir unique sur le potentielle des autres pays, souvent voisins." L'hégémonie pourrait bien être un phénomène régional, comme le détermine (si une entité politique ou pas "hégémon" dépend а quelle échelle, nous l' utilisons.) En ce sens, le terme se trouve dans Phucydide, qui a parlé de l'hégémonie d'Athènes et de l'hégémonie de Sparte pendant la guerre du Péloponnèse, le réalisme classique l'utilise exactement de la même façon jusqu’aujourd’hui. Une telle conception de l'hégémonie peut être appelée «stratégique» et «relative».
L’approche eurasiste consiste dans la pluralité des civilisations, une pluralité librement ressentie. Beaucoup de gens se rendent compte qu’une société ne ressemble pas à une autre, qu’un peuple ne ressemble pas à un autre. C’est une chose presque évidente. Mais du point de vue de l’eurasisme, ces différences sont une bonne chose. Autrement dit, nous avons une approche structuraliste, nous suivons ici Levi-Strauss, et nous pensons que tout système ethnique, toute culture crée son langage, son modèle de valeurs, son modèle social qui correspondent à son chemin historique et à ses particularités. Et ses modèles ne peuvent pas être comparées entre eux, ils n’ont pas de mesure commune, ils sont incommensurables. On ne peut pas le mesurer, car il n’y a pas de critère pour cela. En passant d’un contexte à un autre, la conscience, y compris la conscience politique et sociale se modifie tellement que les points de repère du groupe de référence disparaissent, puisque ces structures de langage sont autosuffisantes, partiellement ouvertes, mais on ne peut pas faire de lien, de transfert, de traduction directe.
Ca, c’est le premier point. Maintenant le second. Nous considérons, contrairement au racisme occidental qui considère les stades du développement progressif, nous considérons que la culture occidentale est raciste, entièrement, et en particulier la culture libérale-démocratique, car elle considère les différences comme un mouvement progressif, c’est-à-dire il y a quelqu’un qui est plus en retard et quelqu’un l’est moins, donc en appliquant une logique de progrès, on en arrive à la conclusion qu’il y a des sociétés plus développées et d’autres moins développées. Donc les sociétés moins développées sont tout de suite privées du droit de défendre leur vérité, elles sont considérées immatures, sous-développées, exclues, dans un certain sens, et même lorsqu’on veut les développer, c’est à travers la modernisation, donc on leur impose un pattern qui leur est étranger.