Civilization

Η Ευρώπη και η ανθρωπότητα

Η Ευρώπη και η ανθρωπότητα

Φέρνω το παρόν έργο στην προσοχή του κοινού όχι χωρίς κάποια ανησυχία. Οι ιδέες που εκφράζονται σε αυτό πήραν μορφή στο μυαλό μου πριν από δέκα και πλέον χρόνια. Από τότε τις έχω συζητήσει συχνά με διάφορους ανθρώπους, επιθυμώντας είτε να επαληθεύσω τις δικές μου απόψεις είτε να πείσω άλλους. Πολλές από αυτές τις συζητήσεις και αντιπαραθέσεις ήταν αρκετά χρήσιμες για μένα, διότι με ανάγκασαν να επανεξετάσω τις ιδέες και τα επιχειρήματά μου με μεγαλύτερη λεπτομέρεια και να τους δώσω πρόσθετο βάθος. Όμως οι βασικές μου θέσεις παρέμειναν αμετάβλητες.

La place du Maroc et la 4e théorie politique

Mon itinéraire idéologique a démarré au début des années 1980 du siècle précédent. J’ai intégré la dissidence anti-soviétique, mais non pas dans le cadre d’une opposition libérale. J’étais à la fois anti-communiste et anti-libérale. J’étais en faveur de la tradition, de l’Eglise, de la civilisation sacrée et je partageais les idées des auteurs traditionnalistes, comme René Guénon, qui s’est converti à l’Islam et qui est mort au Caire en Egypte. J’ai été influencé par cette pensée anti-moderne, anti-matérialiste, spiritualiste mais j’ai fait le choix plus tard de revenir à ma tradition, orthodoxe et russe.

Mais j’ai changé un peu d’avis, après la chute de l’Union soviétique. Quand notre société s’est ouverte à l’occident et au libéralisme, j’ai trouvé cela pire que le communisme, que je pensais être l’aboutissement de la dégénérescence de la société occidentale, matérialiste et égalitaire, suivant la pensée de Guénon et Evola. Mais je me suis rendu compte qu’il peut y avoir que le communisme, proprement le capitalisme occidental. C’était la seule correction de mes opinions. Durant ma jeunesse, je n’avais absolument rien de communiste. Je suis devenu un peu “philo-communiste”, tout en gardant mon rejet de la modernité, car j’ai eu la chance de comparer les deux systèmes.

LE MANIFESTE DU GRAND RÉVEIL

La vague de populisme anti-libéral ne faiblit pas même en Europe. Même si le mondialiste Macron a réussi à contenir les violentes manifestations des «gilets jaunes» et que les libéraux italiens et allemands ont isolé et bloqué l'arrivée au pouvoir des partis de droite et de leurs dirigeants, ces processus sont imparables. Le populisme exprime le même Grand Réveil, seulement sur le sol européen et avec une spécificité européenne.

Pour ce pôle de résistance, une nouvelle réflexion idéologique est extrêmement importante. Les sociétés européennes sont beaucoup plus actives sur le plan idéologique que les américains et, par conséquent, les traditions de la politique de gauche et de droite - et leurs contradictions intrinsèques - sont beaucoup plus ressenties.

GÉOPOLITIQUE DES ÉLECTIONS AMÉRICAINES

Tout a changé en 2016, lorsque l'actuel président américain Donald Trump est arrivé au pouvoir de manière inattendue. En Amérique même, son arrivée a été quelque chose d'assez exceptionnel. Tout le programme électoral de Trump était basé sur la critique du mondialisme et des élites américaines au pouvoir. En d'autres termes, M. Trump a directement contesté le consensus des deux partis, y compris l'aile néoconservatrice de son parti républicain, et ....il a gagné. Bien sûr, les 4 années de présidence de Trump ont montré qu'il était tout simplement impossible de restructurer complètement la politique américaine d'une manière aussi inattendue, et Trump a dû faire de nombreux compromis, y compris jusqu'à la nomination du néoconservateur John Bolton comme son conseiller à la sécurité nationale. Mais quoi qu'il en soit, il a essayé de suivre sa ligne, au moins en partie, ce qui a rendu les mondialistes furieux. Trump a ainsi brusquement modifié la structure même des relations entre les deux grands partis américains. Sous sa direction, les républicains sont partiellement revenus à la position nationaliste américaine inhérente aux premiers GOP - d'où les slogans « America first ! » ou « Let's make America great again ! ». Cela a provoqué la radicalisation des démocrates qui, à partir de l'affrontement entre Trump et Hillary Clinton, ont en fait déclaré la guerre à Trump et à tous ceux qui soutiennent sa guerre à lui en matière politique, idéologique, médiatique, économique, etc.

LA PANDÉMIE ET EREIGNIS D'HEIDEGGER

Presque tous les pays ont désormais mis en place des régimes de fermeture des frontières et d'isolement qui mettent hors d'état de nuire les principaux mécanismes de la mondialisation libérale et obligent à revoir radicalement les priorités politiques et économiques, tant au niveau mondial que national. Cette restructuration est obligée de déplacer l'accent de la croissance et de la démocratisation (parfois illusoires), de l'expansion (parfois imaginaire) des droits et libertés individuels, vers l'ordre, la discipline, la satisfaction des besoins fondamentaux et l'accroissement du rôle des États et, par conséquent, de l'échelle de la souveraineté.

ACTUALITÉ D’ALEXANDRE DOUGUINE

En ce moment crucial où « la post-modernité doit être globale (Id., p. 223) », Alexandre Douguine considère que « la redécouverte de la pré-modernité est la seule action logique. Ici nous rencontrons la philosophie traditionaliste et la critique essentielle du monde moderne en tant que concept (Id., p. 223) ». De tels propos pourraient dérouter plus d’un lecteur. Toutefois, si l’auteur commente l’actualité politique (il mise beaucoup sur les Gilets Jaunes français pour contrecarrer les manœuvres mondialistes), il s’appuie toujours sur la géopolitique qui « dans l’ère de la fin des idéologies est la seule manière d’interpréter correctement les relations internationales et certains processus intérieurs. Ainsi, poursuit-il, l’ignorance de la géopolitique est une action contre soi-même. Si vous n’êtes pas sujet de la géopolitique, vous êtes simplement son objet (Id., p. 305) ».

LE CORONAVIRUS ET LES HORIZONS D’UN MONDE MULTIPOLAIRE: LES POSSIBILITÉS GÉOPOLITIQUES DE L’ÉPIDÉMIE

Il ne faut pas s’y tromper : la pandémie mondiale de coronavirus est un tournant dans l’histoire mondiale. Non seulement les indices boursiers et les prix du pétrole s’effondrent, mais l’ordre mondial lui-même est en train de tomber. Nous vivons dans la période de la fin du libéralisme et de son « évidence » comme méta-récit global, de la fin de ses mesures et standards. Les sociétés humaines deviendront bientôt flottantes : plus de dogmes, plus d’impérialisme du dollar, plus d’incantations au libre marché, plus de dictature de la FED ni d’échanges boursiers mondiaux, plus de soumission à l’élite médiatique mondiale. Chaque pôle construira son futur sur ses propres fondations civilisationnelles. Il est évidemment impossible de dire à quoi cela ressemblera ou à quoi cela mènera. Cependant, il est déjà clair que le vieil ordre mondial est en train de devenir une chose du passé, et que les contours très distincts d’une nouvelle réalité sont en train d’émerger devant nous.

La pandémie et la politique de la survie: les horizons d’un nouveau type de dictature

Une telle prévision analytique est-elle une exagération trop dramatisée ? Je pense qu’elle est tout à fait réaliste, bien que bien sûr « personne ne connaît le jour et l’heure », et dans une situation donnée tout pourrait être retardé pendant quelque temps. L’épidémie pourrait se terminer soudainement et un vaccin pourrait être trouvé. Mais tout ce qui s’est déjà produit dans les premiers mois de 2020 – l’effondrement de l’économie mondiale, toutes les mesures radicales dans la politique et les relations internationales imposées par la pandémie, la perturbation des structures de la société civile, les changements psychologiques et l’introduction de technologies de surveillance et de contrôle – est irréversible. Même si tout s’arrêtait maintenant, cela prendra tellement longtemps pour que la mondialisation libérale revienne à son final toujours retardé que de nombreux aspects critiques de la société auront déjà subi de profondes transformations. En même temps, la supposition même d’une fin rapide à la pandémie n’appartient pas au domaine de l’analyse, mais au royaume des contes de fées naïfs avec un happy-end. Regardons la vérité dans les yeux : l’ordre libéral global s’est effondré sous nos yeux, tout comme l’URSS et le système socialiste mondial tombèrent en 1991. Notre conscience refuse de croire à des changements aussi colossaux, et spécialement à leur irréversibilité. Mais nous devons y croire. Il vaut mieux les conceptualiser et les comprendre à l’avance – maintenant, tant que les choses ne sont pas encore devenues aussi graves.

Réflexions pendant la Peste n° 5. Nergal et Erra nous rappellent l'essentiel

Ce qui est intéressant, Nergal - le dieu de la peste, le dieu classique de la mythologie akkadienne - descend en enfer avec la reine de l'enfer Ereshkigal - et menace de lui couper la tête. Elle essaie de faire de lui son captif, mais il sort son épée, la prend par les cheveux et dit - et maintenant, porc, je vais te couper la gorge. Puis la reine de l'enfer Ereskigal, qui est tombée à genoux devant le dieu de la peste Nergal, dit - alors je ne peux que te demander de m'épouser. Les histoires akkadiennes se terminent ainsi. Mais il est intéressant que le dieu solaire Nergal, le dieu de la peste Nergal descende en enfer afin de remettre en place et de faire revenir à l’ordre la maîtresse de l'enfer qui s'est élevée contre l'ordre divin.

LA PANDÉMIE ET EREIGNIS D'HEIDEGGER

Presque tous les pays ont désormais mis en place des régimes de fermeture des frontières et d'isolement qui mettent hors d'état de nuire les principaux mécanismes de la mondialisation libérale et obligent à revoir radicalement les priorités politiques et économiques, tant au niveau mondial que national. Cette restructuration est obligée de déplacer l'accent de la croissance et de la démocratisation (parfois illusoires), de l'expansion (parfois imaginaire) des droits et libertés individuels, vers l'ordre, la discipline, la satisfaction des besoins fondamentaux et l'accroissement du rôle des États et, par conséquent, de l'échelle de la souveraineté.

Le retour des Grands Temps (écrits eurasistes - 2016-2019)

Le retour des Grands Temps (écrits eurasistes - 2016-2019) rassemble la totalité des textes publiés en français par Alexandre Douguine entre les années 2016 et 2019. L’ouvrage entre dans un projet plus vaste qui est de rassembler dans plusieurs volumes tous les textes du théoricien du néo-eurasisme parus depuis la fin des années 1980.
En effet, dispersés dans des revues rapidement difficiles d’accès et dans des blogs et sites plus ou moins éphémères, l’oeuvre d’Alexandre Douguine bien que vaste en français est au final d’un accès peu aisé du fait des médias où elle s’est exprimée.
Ce livre, et les volumes qui le précèdent1 ou qui le suivront, devraient pallier cela et permettre à tous, militants, étudiants ou chercheurs, de découvrir d’une manière simple une pensée vaste, originale et souvent révolutionnaire. Quant à son titre, il évoque le principal thème autour duquel ce recueil s’organise sans en épuiser la richesse.

POUR UNE AFRIQUE PUISSANTE ET SOUVERAINE

Nos présidents sont des passoires qui laissent tout le monde nous dépouiller. Si l'on n'a pas des régimes forts, nos terres se feront saigner. Et c'est pour cela qu'à défaut de régimes politiques africains tournés vers les intérêts du peuple, la société civile africaine doit prendre ses responsabilités. C'est la mission de vie de notre ONG, Urgences Panafricanistes, qui déplace des montagnes sur le terrain depuis des années en luttant notamment intensément contre le néocolonialisme français mais aussi contre les ONG globalistes financées entre autres par les George Soros, chargées de propager le néolibéralisme sociétal et économique. Les Occidentaux sont les champions du pillage des matières premières dans le monde, et à l'échelle globale, la Chine et la Russie sont d'excellents contrepoids géostratégiques vis-à-vis des premiers cités. La Chine et la Russie savent freiner dès qu'elles le peuvent les velléités occidentales à l'échelle internationale. Et dans le cadre de la théorie de la multipolarité conceptualisée par le camarade Alexandre Douguine, ces deux nations sont deux maillons vitaux pour l'émergence d'un monde plus équilibré. Je suis un fervent défenseur cette philosophie géopolitique, mais celle ci n'aura de sens que si l'Afrique recouvre sa souveraineté politique, culturelle, économique et spirituelle.

Kemi Seba, espoir africain d’un monde multipolaire

Le leader panafricaniste a compris que l’étude combinée de l’histoire de sa population, de la géopolitique et de la métaphysique constituait la condition préalable fondamentale pour effectuer une lutte réelle d’indépendance. Il a réussi, à force de stratégie et de connaissance des rues africaines, à apprivoiser un concept pourtant tracé et conçu par/pour l’Occident, à savoir la société civile. En faisant fusionner la circonférence de celle-ci (composée généralement d’ONG allaitées aux mamelles de l’Europe ou des États-Unis) avec la rue réelle, il a brutalement décloisonné un espace métapolitique qui n’appartenait pas aux peuples enracinés, mais bel et bien aux élitesapatrides globalisées. Il a compris l’état de péremption idéologique des trois théories politiques majeures de l’ère moderne que sont le libéralisme, le communisme et le nationalisme.

Pour une Europe illibérale

Entre la notion de frontière et l’idéologie du capitalisme libéral, la contradiction est donc totale. L’apparition des démocraties illibérales le confirme. J’ai envie de dire que celui qui pourrait en tirer la leçon, puisqu’il sait à l’occasion critiquer le libéralisme, c’est bien le pape François, qui ne manque pourtant jamais une occasion de prêcher l’accueil inconditionnel des « migrants » quels qu’ils soient. « Il faut construire des ponts, et non pas des murs », dit le pape François (qui est ici dans son rôle puisque le peuple de Dieu ne connaît pas de frontières et qu’un souverain pontife est étymologiquement un pontifex, c’est-à-dire un homme « qui fait le pont »). Mais c’est là une alternative irrecevable. Le pape oublie seulement qu’entre les murs et les ponts, il y a aussi des portes, qui peuvent être ouvertes ou fermées selon les circonstances, et surtout qu’en certains cas le pont le plus efficace est le pont-levis, qui se baisse ou qui se lève pour ouvrir ou fermer le passage permettant d’accéder à une cité menacée.

LA CIVILISATION COMME CONCEPT POLITIQUE

Je suis convaincu que la Quatrième Théorie Politique entre dans la logique de la construction de la contre-hégémonie dont Cox a parlé. A propos, toujours dans le cadre d’une critique de la théorie d’un ordre multipolaire et d’un monde multipolaire, il y a une analyse passionnante d’Alexandra Bovdunova, prononcée lors de la Conférence sur la Théorie d’un Monde Multipolaire à Moscou, à l’Université de Moscou, les 25-26 avril 2012. La 4TP n’est pas une doctrine achevée, elle ne représente encore que les premiers pas vers la sortie de l’impasse conceptuelle dans laquelle nous nous trouvons face au libéralisme, aujourd’hui rejeté par de plus en plus de gens dans le monde, après l’effondrement des vieilles théories politiques antilibérales – le communisme et le fascisme. En un sens, la nécessité d’une 4TP est un signe des temps, et cela ne peut être contesté par personne. Ce que sera le 4TP dans sa forme finale, c’est une autre question. La tentation apparaît de la construire comme une combinaison syncrétique d’éléments tirés des doctrines et idéologies antilibérales antérieures… Je suis convaincu que nous devons suivre une autre voie. Il faut comprendre la racine de l’hégémonie actuelle. Cela coïncide avec la racine de la modernité elle-même, et de celle-ci sont sortis les trois piliers des théories politiques – le libéralisme, le communisme et le fascisme. Les manipuler pour trouver une alternative à la modernité et au libéralisme, respectivement, et à l’hégémonie libérale de l’Occident, est sans intérêt à mon avis. Nous devons dépasser la modernité en général, aller au-delà de la portée de ses acteurs politiques – l’individu, la classe, la nation, l’Etat, etc. Par conséquent, la 4TP comme base d’un front planétaire contre-hégémonique doit être construite complètement différemment. Comme la théorie d’un monde multipolaire, la 4TP opère avec un nouveau concept – la « civilisation » –, mais la 4TP met un accent particulier sur l’aspect existentiel de celle-ci. D’où la chose la plus importante, la thèse centrale de la 4TP disant que son sujet est l’acteur – le Dasein. Chaque civilisation a son propre Dasein, ce qui veut dire que celui-ci décrit un ensemble spécifique d’existentiels. Sur cette base doit naître une nouvelle théorie politique généralisée au niveau suivant dans une « fédération multipolaire de Daseins », une structure concrète de la contre-hégémonie. En d’autres mots, la contre-hégémonie elle-même doit être conçue d’une manière existentielle, comme un domaine de guerre entre la globalisation inauthentique (l’aliénation globale) et l’horizon des peuples et des sociétés authentiques dans un monde multipolaire (la possibilité de triompher de l’aliénation des civilisations).

QU’EST-CE QUI NE VA PAS AVEC L’EUROPE ?

Idéologiquement, le problème est le libéralisme qui est imposé à l’Europe et au reste de  l’humanité par le monde anglo-saxon en tant que seule idéologie unique et officielle. Le libéralisme affirme seulement l’identité individuelle et prohibe toutes les identités collectives ou organiques. Ainsi, étape par étape, le libéralisme refuse la religion, la nation, le genre, et l’appartenance en général, afin de libérer complètement l’individu de toute sorte de holisme. Une manifestation politique essentielle de ce problème est le genre, puisque les libéraux insistent sur la « nature optionnelle » du genre et le présentent comme un choix individuel. Auparavant, le combat libéral était centré sur le choix individuel de la religion ou de la nationalité, mais maintenant il a atteint le domaine du genre. Cependant un autre problème crucial est l’immigration. Refusant de reconnaître les identités religieuses ou culturelles, ou même l’identité basée sur le genre, le libéralisme ne considère pas un immigrant comme un porteur d’une identité différente. Au contraire, il le considère seulement comme un individu isolé. Ainsi, le libéralisme détruit tout sens de l’identité collective et, logiquement, le libéralisme détruit l’identité européenne (avec sa soi-disant tolérance et ses théories des droits humains). Avec la destruction intensive de l’identité sexuelle, cela accélère la fin de la société en tant que telle. Le fait même d’accepter le libéralisme comme idéologie dominante garantit la fin de l’Europe elle-même.

LE KURDISTAN ET LE GRAND MOYEN-ORIENT

Je pense qu’il est maintenant nécessaire de faire appel au concept d’eurasisme. Il faut adapter le modèle eurasien au Kurdistan. Nous devons parler de l’intégration du peuple kurde en tant que communauté historique unie et de sa participation à la construction du projet eurasien. Cela impliquera une rupture complète des relations avec les Américains et l’établissement d’une union stratégique à long terme avec la Russie comme garante de l’ordre mondial. En même temps, avec l’aide de la Russie, les Kurdes pourraient trouver un statu quo avec Ankara. Dans cette situation, toute la tension avec l’Iran serait apaisée et nous pourrions discuter de la création d’un Etat ou de régions kurde(s)-chiite(s). Toutes les composantes actuelles d’un Etat kurde pourraient être considérées comme faisant partie du projet eurasien.

Alors les Kurdes n’auraient plus qu’un seul ennemi : l’ISIS. En examinant les autres pays de la région, l’ISIS est aussi l’ennemi de la Syrie, de l’Irak, de l’Iran, de la Turquie, et de la Russie. Si les Kurdes veulent vaincre leur véritable ennemi, le terrorisme, ils doivent rechercher des partenaires même parmi ces Etats avec lesquels ils n’ont pas toujours eu de bonnes relations. Les Kurdes devraient rejoindre la coalition anti-ISIS au Moyen-Orient. A la tête de cette coalition pourrait se trouver la superpuissance nucléaire russe, qui est neutre et sans préjugés concernant ces détails historiques, et qui est le bastion de la civilisation eurasienne, le principal garant du système eurasien multipolaire qui fait la guerre à l’ISIS.

COUNTER-HEGEMONY IN THE THEORY OF THE MULTIPOLAR WORLD

Although the concept of hegemony in Critical Theory is based on Antonio Gramsci’s theory, it is necessary to distinguish this concept’s position on Gramscianism and neo-Gramscianism from how it is understood in the realist and neo-realist schools of IR.

The classical realists use the term “hegemony” in a relative sense and understand it as the “actual and substantial superiority of the potential power of any state over the potential of another one, often neighboring countries.” Hegemony might be understood as a regional phenomenon, as the determination of whether one or another political entity is considered a “hegemon” depends on scale. Thucydides introduced the term itself when he spoke of Athens and Sparta as the hegemons of the Peloponnesian War, and classical realism employs this term in the same way to this day. Such an understanding of hegemony can be described as “strategic” or “relative.”

In neo-realism, “hegemony” is understood in a global (structural) context. The main difference from classical realism lies in that “hegemony” cannot be regarded as a regional phenomenon. It is always a global one. The neorealism of K. Waltz, for example, insists that the balance of two hegemons (in a bipolar world) is the optimal structure of power balance on a world scale[ii]. R. Gilpin believes that hegemony can be combined only with unipolarity, i.e., it is possible for only a single hegemon to exist, this function today being played by the USA.

In both cases, the realists comprehend hegemony as a means of potential correlation between the potentials of different state powers. 

Gramsci's understanding of hegemony is completely different and finds itself in a completely opposite theoretical field. To avoid the misuse of this term in IR, and especially in the TMW, it is necessary to pay attention to Gramsci’s political theory, the context of which is regarded as a major priority in Critical Theory and TMW. Moreover, such an analysis will allows us to more clearly see the conceptual gap between Critical Theory and TMW.

L’action du Président Poutine et l’Eurasisme.

A un certain moment, Poutine, en tant que chef d’un grand pays et l’idéologie eurasiste en tant qu’appareil conceptuel décrivant de façon la plus précise les défis et objectifs de la situation géopolitique actuelle, dans laquelle les anciennes idéologie, de gauche et de droite, ne fonctionnent plus, fusionnent en un seul objet de haine totale aux yeux des réseaux atlantistes. Tous ceux qui soutiennent Poutine ou qui simplement critiquent l’Occident deviennent instantanément des «agents de Poutine», des «espions russes», des «eurasistes». Par ailleurs, en Russie, quand on parle de la cinquième colonne ou des agents d’influence atlantistes, on est immédiatement accusé de paranoïa et de théorie du complot. Mais jetez un coup d’œil sur les titres des principaux médias de la presse occidentale: partout c’est la chasse à «la cinquième colonne de Poutine», on publie des listes d’espions russes, et à l’aide des hackers de la CIA, déguisés pour la cause en «ukrainiens», les adresses mail des membres du «Mouvement Eurasiste» subissent une campagne frontale afin de dénoncer tous ceux qui ont de la sympathie à l’égard de la Russie.

Que vaut notre petit réseau héroïque d’opposants à l’ordre libéral du monde actuel, par comparaison aux trillions du système de la Réserve fédérale, aux établissements d’enseignement supérieur, aux technologies les pus récentes, aux médias globaux, aux dizaines de milliers d’ONG et d’agences d’influence perchées sur tous les sommets de tous les pays d’Europe et d’Asie… Il déclenche la rage et la fureur de l’ennemi. Car la Russie est avec nous. A la tête de la Russie, il y a Poutine. Et avec lui, il y a notre peuple et notre histoire. Et ils n’ont rien de pitoyable, les quelques poignées d’enthousiastes qui paradent avec les drapeaux de Novorossie et les portraits de Poutine dans les rues des villes d’Europe. Tout cela tire hors du sommeil une civilisation alternative, la Terre, le cœur de la terre. Et elle continuera à la tirer hors du sommeil jusqu’à ce qu’elle soit éveillée.

 

Pas de grande Russie sans grand ébranlement.

Souvent ce sont deux aspects concomitants. La grandeur réside en ce que la Russie a accompli un pas décisif et irréversible, un retour dans l’histoire en qualité de puissance souveraine et autonome, en tant qu’empire. Nous avons montré que la période de dégradation est finie, la préservation de notre potentiel territorial et intérieur a été affirmée ; nous sommes revenus, pour être une grande puissance mondiale. Le genre de chose qui coûte cher. Il va falloir payer beaucoup. Mais voilà, c’est un pas. Un autre, c’est la Crimée, notre réponse au Maïdan, qu’on nous a infligé. Nous n’avons pas voulu cela. Nous voulions être avec l’Ukraine, dans ses frontières d’alors, et entretenir des relations amicales. On nous a imposé la situation, lancé un défi. Nous y avons répondu par la Crimée, à la manière des grandes puissances. Pas à la manière d’une puissance régionale, mais comme une grande puissance. « Ah, tu es ainsi ? Et bien, nous aussi ! »
En même temps, il ne s’agit pas simplement de mots. « La Crimée est à nous, c’est vrai. Mais voyez les conséquences… » On doit toujours payer pour les grandes choses. Pour jouir de leur grandeur, les grandes puissances sont obligées d’investir des quantités phénoménales de ressources. C’est cela, être dans l’histoire. C’est pourquoi on peut comprendre le petit-bourgeois, complètement indifférent à la grandeur. Mais c’est précisément de cette grandeur que vit le peuple. Nombreux sont les peuples qui aujourd’hui s’estiment peut-être mieux nantis que nous, matériellement, (il n’est pas nécessaire d’insister là-dessus, mais nous ne nous trouvons tout de même pas dans un état de dénuement complet), mais qui paieraient cher pour entrer dans l’histoire. Toutefois,  ils ne disposent pour cela ni de la taille, ni de la possibilité, ni encore du potentiel historique. Nous avons tout cela.

Le mythe russe porte un nom : Igor Strelkov

 

Nous devons encore entièrement saisir ce que Strelkov signifie vraiment pour nous. Mais la rage qu’il inspire à tous les esprits démoniaques, l'envie que les caractères superficiels éprouvent envers lui, la haine qu'il provoque en Occident et au sein la junte au pouvoir à Kiev, tout cela prouve qu'il n'est pas un accident. Encore une fois, ce n’est pas comme une personne, ce n’est pas au niveau individuel, qu’il faut le juger mais comme celui qui incarne le type russe. Un russe véritable comprend tout concernant Strelkov. Il est nous-même. Il incarne le peuple, le peuple qui s’éveille.

Je demande à ceux qui me font confiance de prendre soin de son image. Il est pour nous un héritage culturel d’une énorme valeur. C’est pourquoi on a voulu l’assassiner, se débarrasser de lui, minimiser sa signification, le ridiculiser et l’abaisser. Si nous permettons que cela advienne alors nous sommes des êtres sans valeur.

La terre verte / L' Amérique

Le rôle des Etats-Unis, la dernière superpuissance restante dans le monde, est aujourd’hui central dans la géopolitique globale. А partir de la fin du XIXe siècle, un continent marginal, qui n’avait jusqu’alors représenté qu’une province secondaire du Vieux Monde, de l’Europe, devint progressivement un géant politiquement et culturellement autonome, jusqu’au moment où, après la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis se proposèrent comme modèle paradigmatique universel aussi bien pour ces mêmes pays d’Europe que pour l’Asie. L’importance de l’Amérique s’accrut sans cesse, se répandit un ensemble de critères idéologiques, culturels, psychologiques et même philosophiques associés à l’Amérique qui vont bien au-delà de son influence proprement économique et militaire. Se manifesta de plus en plus l’existence d’une « Amérique mythologique », d’une « Amérique comme concept », d’une « Amérique comme idée de l’Amérique ». Et si une telle « idée de l’Amérique » a pu s’enraciner dans la conscience géopolitique universelle et devenir quelque chose de « néo-sacral », il doit y avoir à cela des raisons très sérieuses associées à l’inconscient collectif de l’humanité, et à cette géographie secrète continentale qui plonge ses racines dans les millénaires mais dont le souvenir continue à vivre comme archétypes psychiques. L’objet de ce chapitre est précisément d’examiner les dessous « mythologiques » de l’Amérique comme « continent intérieur ».

La Terre verte - l'Amérique

Les hypothèses sur la découverte de l’Amérique par le Vieux Monde longtemps avant le voyage de Christophe Colomb deviennent de plus en plus populaires aujourd’hui. Il est presque prouvé que les Vikings scandinaves visitèrent l’Amérique du Nord sur leurs navires – des inscriptions runiques se trouvent partout sur la côte orientale du Canada, au Labrador, sur l’île de Terre-Neuve, etc. Il y a des théories assez argumentées du chercheur Jacques de Mahieu concernant les contacts entre la civilisation inca et ces mêmes Vikings. Il existe en outre d’autres versions affirmant que l’Europe aurait toujours connu l’existence du continent américain, et que cette information n’aurait pas été divulguée seulement pour des raisons bien précises d’ordre sacré. Mais le plus grand intérêt sous ce rapport est représenté par l’histoire énigmatique de la carte de Muhiddin Piri Reis, sur laquelle nous nous arrêterons plus en détail.

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