Un de Benoist qui a l’audience d’un Zemmour et l’influence d’un BHL
Le premier mouvement eurasiste a été fondé dans les années 1920 par des intellectuels russes de l’émigration (Troubetskoï, Savitski, Alekseiev, etc.). Ceux-ci affirmaient que l’identité russe est née d’une fusion originale entre les éléments slave et turco-musulman et que la Russie constitue un « troisième continent » entre l’Occident (dénoncé comme matérialiste et décadent) et l’Asie. Les eurasistes se démarquaient des nationalistes classiques et des slavophiles et, sans être communistes, ils n’étaient pas opposés à l’expérience soviétique, qu’ils regardaient comme la continuation de l’idée impériale russe.
Le néo-eurasisme de Douguine reprend ces idées, mais il va plus loin. Il élève la théorie de Mackinder, qui oppose thalassocratie et tellurocratie, « île mondiale » (l’Amérique) et « terre mondiale » (l’Eurasie), à la hauteur d’une explication de l’histoire. Cela a comme conséquence que son eurasisme peut être à la fois une idée purement russe et en même temps une idée universelle puisque sont eurasistes, où qu’ils demeurent, tous ceux qui se réfèrent aux valeurs de la tellurocratie. Ainsi, on peut considérer que l’eurasisme de Douguine est plus qu’une simple idéologie politique, c’est un système de pensée et une vision-du-monde.