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Le conservatisme lutte pour ce qui est permanent.

Dans la culture du moderne, nous sommes habitués à procéder selon une approche diachronique de l’histoire qui est devenue pour nous quelque chose allant de soi. Cette approche distingue trois catégories temporelles situées dans un ordre strict et irréversible : le passé, le présent (ce qui se passe) et l’avenir. Notons que le passé est ce qui s’est passé. Le présent est ce qui existe. L’avenir, ce qui viendra. Toutes les racines de ces concepts, passé, présent, avenir, sont liés non pas à la signification de l’être, mais à la signification du mouvement (ou au moment de son existence « dans l’instant », son « arrêt »). Voilà en quoi consiste la spécificité de l’historicisme et de la philosophie de l’histoire. Il s’agit d’un modèle de compréhension du monde à travers le mouvement, cette représentation s’est affirmée dans la culture occidentale à l’Epoque moderne en même temps que le concept de progrès. Cette conception unidirectionnelle du temps comprend déjà en elle l’idée du progrès, c’est-à-dire au sens propre, le mouvement vers l’avant.
L’introduction totale et systématique de ce paradigme diachronique contraint quelque fois les conservateurs eux-mêmes lors de la formulation de leurs positions philosophiques et politiques à faire appel au passé en tant que norme. Par là-même, le conservateur exprime d’une certaine façon son accord avec le temps linéaire, reconnaît le fait même de progrès, mais attribue à son contenu une conclusion alternative et négative. Il ressort que le conservateur qui agit de la sorte est par définition un rétrograde, c’est-à-dire celui qui va vers l’arrière. Or, il s’agit d’une définition incorrecte parce que le conservateur ne s’intéresse pas du tout à ce qui s’est passé mais à ce qui se trouve dans le passé, particulièrement au sens où les hommes du moderne comprennent le « passé ».

 

Civilisation souveraine et élimination du césarisme

Selon la terminologie d’Antonio Gramsci, le régime prévalant dans la Russie d’aujourd’hui est très précisément déterminé par le concept de « césarisme ». Voici ce que Gramsci entend par là.

Il décrit le système capitaliste mondial au moyen de trois niveaux, économique (la base), politique et intellectuel (tous deux relevant de la superstructure). L’économie, c’est le marché. La politique, ce sont les partis bourgeois, de droite et de gauche. L’intellectualisme représente les porteurs de l’hégémonie, c’est-à-dire du discours destiné à renforcer les normes, les principes, les protocoles et les codes bourgeois. Selon Gramsci, l’hégémonie est autonome, tant vis-à-vis de l’économie que de la politique. Les intellectuels qui rendent possible l’établissement de l’hégémonie capitaliste peuvent exister même dans une société au marché immature et dépourvue de partis bourgeois stables.Les porteurs de l’hégémonie font allégeance au capital en tant que principe, en tant qu’idée. Ces intellectuels concluent un pacte avec le capital. L’hégémonie s’établit d’abord au niveau de la conscience, et seulement après dans la politique et l’économie. De même, Lénine, misant sur la politique, dépassa les réelles réformes bourgeoises de la base économique de l’Empire russe. L’hégémonie s’installe grâce aux intellectuels, à leur discours, leurs stratégies en matière de médias, d’éducation, d’expertise, et en matière sociale.En vertu de la disparité entre l’établissement de l’hégémonie et l’ordre capitaliste dans le monde, note Gramsci, survient souvent la situation suivante : quand dans l’un ou l’autre pays le développement capitaliste est incomplet (en retard sur le capitalisme global), un meneur politique de tendance autoritaire arrive au pouvoir et construit sa politique sur un balancement entre hégémonie (capitalisme) et idéaux et procédures nationalistes précapitalistes. Il qualifie cela de césarisme.Le dirigeant de type césariste est forcé de naviguer entre les exigences de libéralisation politique, économique et sociale, et la préservation de l’intégrité du pouvoir, appuyé sur un groupe qui lui est personnellement dévoué, se dissimulant derrière « des valeurs traditionnelles et conservatrices ».

TRADITION ET ISLAM

 La valeur de l’islam. Dans le monde d’aujourd’hui, l’islam est la religion mondiale qui résiste le plus activement à la force du mondialisme. Cela rend le facteur islamique extrêmement important pour le front du traditionalisme. Dans cette guerre avec l’islam, les Etats-Unis et l’idéologue de la Fin de l’Histoire Francis Fukuyama ont même tenté d’introduire le terme d’« islamofascisme » pour mieux discréditer la foi. En tant qu’empire, les Etats-Unis tendent à désigner l’islam comme nouvel ennemi numéro un. C’est maintenant presque une position US officielle, alors qu’avec Bush elle était simplement formelle. Et par conséquent l’islam devrait être traité comme un champ de bataille prioritaire contre l’impérialisme US, le monde moderne et postmoderne et la mondialisation. Cela détermine la valeur et l’importance de l’islam.

Ces nationalistes ukrainiens qui jouent le jeu des USA…

Pas plus que je ne suis de ceux qui le jugent avec des formules toutes faites qui ne reflètent jamais que leur ignorance (« nouveau tsar », « ancien kagébiste », « dictateur rouge-brun », etc.), je ne suis un poutinolâtre. Vladimir Poutine n’a certainement pas que des qualités. Sa politique intérieure, ses méthodes de gouvernement peuvent sans doute être critiquées. Il y aussi, chez lui, une sorte d’indécision qui l’empêche de trancher clairement entre les différents clans qui le conseillent. Mais il n’en est pas moins évident que c’est un grand, sinon un très grand chef d’État – l’un des seuls qui existent aujourd’hui. Fort d’un taux de popularité qui excède aujourd’hui 90 %, il a remis la Russie sur ses rails, et aspire à lui rendre le rang qui lui revient. Il veut que cette Russie soit fidèle à son histoire et pense que son peuple mérite d’avoir un destin. C’est déjà énorme. Le simple fait que les États-Unis voient en lui l’obstacle n° 1 à l’instauration du nouvel ordre mondial qu’ils veulent imposer justifie à lui seul qu’on lui apporte un soutien mérité. Car ce contre quoi il se dresse nous menace aussi. Ici et maintenant.

Sur les Identitaires, la Tradition et la révolution globale

Je considère que les Identitaires sont des alliés quand ils refusent la modernité, l’oligarchie globale et le capitalisme libéral mortifère pour les cultures ethniques et les traditions.

L’ordre politique moderne est essentiellement global et est purement basé sur l’identité individuelle. C’est le pire ordre possible et il doit être totalement détruit.

Quand les Identitaires militent pour une réaffirmation de la Tradition et des anciennes cultures des peuples européens, ils ont raison. Mais quand ils attaquent les immigrés, les musulmans ou les nationalistes des autres pays (sur la base de conflits historiques), quand ils défendent les États-Unis, l’atlantisme, le libéralisme ou la modernité, quand ils considèrent la race blanche (qui est celle qui a produit la modernité) comme la race supérieure et affirment que les autres races sont inférieures, je suis en total désaccord avec eux.

Plus que cela, je ne peux défendre les Blancs contre les non-Blancs pour la seule raison que je suis un Blanc et un Indo-Européen moi-même. Je reconnais la différence des autres groupes ethniques comme une chose naturelle et je refuse toute hiérarchie entre les peuples parce qu’il n’existe pas, et qu’il ne peut pas exister, de mesure universelle pour comparer les sociétés ethniques et les systèmes de valeur.

Le mythe russe porte un nom : Igor Strelkov

 

Nous devons encore entièrement saisir ce que Strelkov signifie vraiment pour nous. Mais la rage qu’il inspire à tous les esprits démoniaques, l'envie que les caractères superficiels éprouvent envers lui, la haine qu'il provoque en Occident et au sein la junte au pouvoir à Kiev, tout cela prouve qu'il n'est pas un accident. Encore une fois, ce n’est pas comme une personne, ce n’est pas au niveau individuel, qu’il faut le juger mais comme celui qui incarne le type russe. Un russe véritable comprend tout concernant Strelkov. Il est nous-même. Il incarne le peuple, le peuple qui s’éveille.

Je demande à ceux qui me font confiance de prendre soin de son image. Il est pour nous un héritage culturel d’une énorme valeur. C’est pourquoi on a voulu l’assassiner, se débarrasser de lui, minimiser sa signification, le ridiculiser et l’abaisser. Si nous permettons que cela advienne alors nous sommes des êtres sans valeur.

Europe-marché ou Europe-puissance

Obsédés par l’économie, les « pères fondateurs » des Communautés européennes ont volontairement laissé la culture de côté. Leur projet d’origine visait à fondre les nations dans des espaces d’action d’un genre nouveau dans une optique fonctionnaliste. Pour Jean Monnet et ses amis, il s’agissait de parvenir à une mutuelle intrication des économies nationales d’un niveau tel que l’union politique deviendrait nécessaire, car elle s’avèrerait moins coûteuse que la désunion. N’oublions pas d’ailleurs que le premier nom de « l’Europe » fut celui de « Marché commun ». Cet économisme initial a bien entendu favorisé la dérive libérale des institutions, ainsi que la lecture essentiellement économique des politiques publiques qui sera faite à Bruxelles. Loin de préparer l’avènement d’une Europe politique, l’hypertrophie de l’économie a rapidement entraîné la dépolitisation, la consécration du pouvoir des experts, ainsi que la mise en œuvre de stratégies technocratiques.

Nous avons besoin d'une Europe indépendante des États-Unis

Certains experts estiment que les Américains peuvent se mêler de la situation…

Ils se sont déjà mêlés, ce sont eux qui ont organisé Maïdan. Ils avaient besoin de brouiller la Russie avec l'Allemagne et les autres pays de l'Union européenne.

Mais pourquoi ?

Premièrement, ils doivent ranimer l'image de l'ennemi pour justifier leur politique étrangère agressive. Deuxièmement, il leur faut prendre le contrôle de l'Ukraine – faible économiquement mais géopolitiquement importante – pour y déployer leurs bases militaires. L'Amérique est toujours en guerre contre nous : quand nous sommes gentils avec elle, ses méthodes sont douces, mais quand nous résistons, les méthodes durcissent. Aujourd'hui, la Russie répond à toutes les attaques des Américains, c'est pourquoi ils ont décidé de s'occuper sérieusement de nous.

Ukraine : la fin de la guerre froide n'a jamais eu lieu

L’affaire ukrainienne est une affaire complexe et aussi une affaire grave (à une autre époque et en d’autres circonstances, elle aurait très bien pu donner lieu à une guerre régionale, voire mondiale). Sa complexité résulte du fait que les données dont on dispose peuvent amener à porter sur elle des jugements contradictoires. En pareille circonstance, il faut donc déterminer ce qui est essentiel et ce qui est secondaire. Ce qui est essentiel pour moi est le rapport de forces existant à l’échelle mondiale entre les partisans d’un monde multipolaire, dont je fais partie, et ceux qui souhaitent ou acceptent un monde unipolaire soumis à l’idéologie dominante que représente le capitalisme libéral. Dans une telle perspective, tout ce qui contribue à diminuer l’emprise américano-occidentale sur le monde est une bonne chose, tout ce qui tend à l’augmenter en est une mauvaise.

 

La guerre contre la Russie dans sa dimension idéologique

La guerre contre la Russie est actuellement la problématique la plus discutée en Occident. Il ne s’agit encore que d’une suggestion et d’une possibilité. Cela peut devenir une réalité en fonction des décisions prises par les différentes parties impliquées dans le conflit ukrainien (Moscou, Washington, Kiev, Bruxelles). Je n’entends pas discuter ici tous les aspects de ce conflit ainsi que son histoire. J’aimerais proposer à la place une analyse de ses racines idéologiques profondes. Ma vision des principaux événements s’appuie sur la Quatrième Théorie Politique dont j’ai exposé les principes dans mon ouvrage du même nom (publié en français aux éditions Ars Magna). Je ne vais ainsi pas étudier la guerre de l’Occident contre la Russie en évaluant ses risques, dangers, problèmes, coûts et conséquences mais plutôt sa signification idéologique à l’échelle du monde. Je vais ainsi réfléchir sur le sens d’une telle guerre et non sur la guerre elle-même (réelle ou virtuelle).

Apres la chute et la renaissance du Tragique

Nous pouvons remplacer le substantif « la chute » par d’autres expressions qui possèdent des significations plus chargées, telles que « la fin des temps », la « décadence » ou le « chaos» – ou bien « la fin d’un monde», faute de dire « la fin du monde ». Ces mots et ces expressions me viennent à l’esprit, suivis par de nombreuses images liées à nos identités actuelles ou futures.

J’espère que personne ici ne prétend être un futurologue. Avec le recul, la plupart des futurologues ont été démentis dans leurs pronostics. Rappelons le récent effondrement de l’Union soviétique, phénomène que pas un seul soviétologue américain ou européen n’a pu prévoir.

Ma thèse principale est que les prophéties concernant la chute ne sont aucunement nouvelles. Depuis des temps immémoriaux, nous avons été témoins des histoires, des contes et des mythes qui présageaient le déclin ou la fin des temps. La grande majorité des penseurs et des auteurs européens, de l’Antiquité à la postmodernité, ont abordé dans leurs écrits la notion de la fin des temps et ses conséquences.

 

De la Quatrième théorie politique

 Pour aborder l'élaboration de cette Quatrième théorie politique, il est nécessaire :

- de modifier l’interprétation de l'histoire politique des derniers siècles en adoptant des nouveaux points de vues, au-delà des cadres des clichés idéologiques habituels des vieilles idéologies ;

- de se rendre compte de la structure profonde de la société globale apparaissant sous nos yeux ;

-de déchiffrer correctement le paradigme de l'époque post-moderne ;
- d'apprendre à s'opposer non pas à une idée politique, à un programme ou à une stratégie, mais à l'état des choses "objectif", au tissu social apolitique même de la (post-)société fracturée ;

-enfin, de bâtir un modèle politique autonome proposant une voie et un projet dans un monde d'impasses et du recyclage à l'infini de l'existant (la post-histoire, selon J. Baufrilard). » Alexandre Douguine - « La Quatrième théorie politique : La Russie et les idées politiques du XXIième siècle » - préface - p. 12

« La 4e théorie politique, celle dont le XXIe siècle a de toute évidence besoin, sera-t-elle une doctrine radicalement nouvelle ou fera-t-elle la synthèse de ce qu’il y avait de meilleur dans celles qui l’ont précédée ? C’est en tout cas à l’ébauche de cette théorie que ce que l’on appelé la « Nouvelle Droite » n’a cessé, depuis plus de quarante ans, de s’employer. » Alain de Benoist

Les structures anthropologiques de l'imaginaire chez les Celtes et les Germains.

 Disciple de Gaston Bachelard, Gilbert Durand propose une véritable "métaphysique de l'imaginaire", non plus fondée, comme celle d'Aristote ou de Descartes, sur la raison ou la logique, mais sur cette "liberté imaginaire", créatrice des structures fondamentales de l'être humain.

A travers ses multiples ouvrages, Gilbert Durand montre comment la pensée occidentale a constamment rabaissé, voire nié, la fonction d'imagination chez l'homme, la taxant de "folle du logis" ou de "maîtresse d'erreur et de fausseté" et ce, au profit de la raison. Encore aujourd'hui, pour la plupart des penseurs occidentaux, l'imaginaire est conçu comme un mode "primitif" de connaissance.

L'imaginaire est pour Gilbert Durand l'indicateur général de la science de l'homme, l'étalon or de l'hominisation. "C'est par lui que commence l'homme. Chez l'animal, les images primitives définissent et permettent l'équilibre de l'espèce. Mais, chez l'homme, ça se complexifie et ça éclate: les archétypes humains sont des réceptacles d'images possibles. Ils se dessinent en creux, et ces creux sont prêts à recevoir des images plus ou moins spécifiées par les cultures, les moments historiques, etc..." (G. Durand, "Le cordonnier de l'imaginaire", Le Point n°634, novembre 1984, page 187.)

 

LA METAPHYSIQUE DU CHAOS

La philosophie moderne européenne a débuté avec le concept de Logos et d'ordre logique de l'existence. En plus de deux mille ans, cette vision du monde a été complétement épuisée. Toutes les potentialités et les principes issus de cette pensée logocentrique ont désormais été explorés de manière exhaustive, exposés puis abandonnés.

La figure du Chaos et la problématique qu’il représente ont été négligées, mises de côté depuis la naissance de cette philosophie. L'unique philosophie que nous connaissons aujourd'hui est la philosophie du Logos. C’est un concept opposé à celui du Chaos, son alternative absolue.

Depuis le XIXème siècle, par la voix des philosophes les plus importants et les plus brillants comme Friedrich Nietzsche, Martin Heidegger, jusqu'aux penseurs post-modernes contemporains, l'homme Européen s'est mis à affirmer que le Logos approchait de sa fin. Certains ont même avancé que nous vivions la fin de la philosophie logocentrique, que nous approchions maintenant autre chose.

La philosophie Européenne, basée sur le logocentrisme, correspond aux principes d'exclusion, de différenciation, le dihairesis des grecs. Toutes ces attitudes sont strictement masculines, exprimant l'autorité, la verticalité, l'ordre hiérarchique de l'existence et de la connaissance.

La Contre-hégémonie dans la Théorie du Monde Multipolaire

Le concept d'hégémonie dans la théorie critique se fonde sur les théories d'Antonio Gramsci. Il est nécessaire de faire la distinction entre le concept d'hégémonie dans le gramscisme et le neogramscisme et comment on comprend l'hégémonie de la tendance réaliste et néoréaliste en RI.

Les réalistes classiques utilisent le terme «hégémonie» dans un sens relatif et comprennent par la «supériorité réelle et substantielle de la puissance potentielle d'un pouvoir unique sur le potentielle des autres pays, souvent voisins." L'hégémonie pourrait bien être un phénomène régional, comme le détermine (si une entité politique ou pas "hégémon" dépend а quelle échelle, nous l' utilisons.) En ce sens, le terme se trouve dans Phucydide, qui a parlé de l'hégémonie d'Athènes et de l'hégémonie de Sparte pendant la guerre du Péloponnèse, le réalisme classique l'utilise exactement de la même façon jusqu’aujourd’hui. Une telle conception de l'hégémonie peut être appelée «stratégique» et «relative».

Dix thèses sur la fin prochaine de la droite et de la gauche

Le progrès se définit comme la mise en œuvre coordonnée de ces trois leviers, d’où la notion de mouvement. La gauche se situait du côté du parti du mouvement, c’est-à-dire du changement de la société, face à la droite qui voulait conserver l’état et les traditions existants.

Cette modernité remonte au XVIIe siècle en Europe et à la crise intellectuelle qui a suivi la Renaissance et les Guerres de religion. Auparavant tout le monde était « droit », en effet, et par conséquent restait fidèle aux principes d’organisation traditionnelle de la société. Les gens « gauches » allaient, eux, en prison ou sur le bûcher puisqu’ils apparaissaient comme des hérétiques, des criminels ou des asociaux.Aujourd’hui triomphent en Occident l’esprit des Lumières, celui du néo-capitalisme et l’implosion individualiste des sociétés.

En termes politiques cela signifie que la gauche a gagné en imposant ses idées, qui forment la base du politiquement correct aujourd’hui et en transformant – c’est-à-dire en renversant – la société conformément à ses dogmes.

 

L’eurasisme selon Alexandre Douguine

Douguine est un acteur engagé dans la Russie post-soviétique. Il nous donne, de première main, des informations sur le rapport des forces, notamment entre une oligarchie en majorité vendue aux Anglo-Saxons et un peuple attaché aux valeurs patriotique. Il nous éclaire sur le débat qui est la source des hésitation de Vladimir Poutine et du pouvoir actuel, entre l’État-nation, qui aurait sa place dans la « communauté internationale » (un piège, selon Douguine), et l’idée d’eurasisme (l’Empire). Rappelons que l’Empire n’a rien à voir avec celui de Napoléon ou le Reich allemand, qui étaient des nationalismes. Il est plutôt une « combinaison des différences en une unité », unité incarnée par des valeurs suprêmes (il n’est pas question de « fusion »). Douguine dresse un bilan de l’histoire récente de la Russie, et arrête son étude en 2008, lors de la réponse cinglante des forces russes à la tentative de la Géorgie de Saakachvili de perpétrer un génocide en Ossétie. La Russie semble surmonter le traumatisme eltsinien, et avancer dans la vie impériale. Sans doute les événements syriens vont-ils dans le même sens.

La Russie aux temps postmodernes

Pragmatique partant d’un constat accablant, le fondateur du Mouvement international eurasien se demande : «Comment faire de la politique quand il n’y a pas de politique ? Il n’existe qu’une seule solution : refuser les théories politiques classiques, tant vaincues que triomphantes, et faire preuve d’imagination, saisir les réalités du nouveau monde global, déchiffrer correctement les défis du monde postmoderne et créer quelque chose de nouveau, au-delà des affrontements politiques des XIXe et XXe siècles (p. 12). » Prenant par conséquent acte de la victoire de la pensée libérale qu’il appelle “ Première théorie ” et des échecs du communisme, « Deuxième théorie », et du « fascisme » (au sens très large du mot), « Troisième théorie », Alexandre Douguine esquisse une « Quatrième théorie politique » « non pas comme un travail ou une saga d’auteur, mais comme la direction d’un large spectre d’idées, d’études, d’analyses, de prévisions et de projets. Tout individu pensant dans cette optique peut y apporter quelque chose de soi (p. 13) ».

 

La Rythmique de L’Être dans la Quatrième Théorie Politique

Il est urgent de rappeler le passé et le futur au service du présent, nous disait à peu de choses près Friedrich Nietzsche dans l’une de ses fameuses Considérations Intempestives. 

Il est notoire de dire qu’il y avait en Nietzsche un rejet catégorique de la postmodernité. Nietzche qui, plus que tout autre, voyait celle-ci poindre à l’horizon avec son cortège de crises à une époque où elle se tortillait encore en son aube. Mais il est plus important de relever chez lui un questionnement profond et d’une gravité difficile à déceler en ce qui concerne l’Etre. 

La capacité première du philosophe, la plus rare et remarquable –encore plus que sa capacité à se servir du logos- est, par le concept, celle de la maitrise du temps voire de l’affranchissement temporel : arriver à comprendre une époque par une autre, anticiper le mouvement de l’histoire en en assimilant le rythme et les préoccupations. En philosophie, la dialectique comme mouvement de la réflexion n’a le temps ni comme outil ni comme étalon, mais l’Histoire qui elle n’est pas de nature temporelle mais se mesure en degré d’accomplissements humains. On tient donc ici une autre définition de L’Histoire qui ne se quantifie pas et ne se mets pas sur l’axe du temps. 

Le retour des Grands Temps (Jean Parvulesco in memoriam)

Le retour des Grands Temps (Jean Parvulesco in memoriam).  

La conference d'Alexandre Douguine à Paris (23.11.2012).

Partie 1. La Revolution Spirituelle.

Quatre types des hommes (les progressistes, les conservateurs, les masses, les nôtres).

L'abîme.

La liberté fatale.

Partie 2. L'Eglise d'Orient et l'Eglise d'Occident.

L'heritage imperial commun (IV-IX siècles).

L'utopie des conservateurs et slavophiles russes - le Tsar russe sur l'Europe catholique/orthodoxe (Tutchev/Soloviev). 

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